mardi 9 juin 2020

L'azur n'est plus ce qu'il était



Un ploiement d'aile et tout retombe sur la couche
Nappe de soie déçoit dès la première touche
Souvenirs épicés de ta peau nue me brûlent
            En cet instant j'ai tout quitté

Sur la branche oubliée d'une prose
Je chante ma complainte à Voie Lactée
Tandis que celle des poètes
déteint dans le ruisseau des jours
            Plus personne n'écoute...

Le manteau de la nuit qui tient au chaud l'ermite
L'étau d'une croissance hantée plus jamais ne nous quitte
Coup de pied dans le ciel envoie sa vaine infirmité

Corbeau de lune au bec si recourbé
Picore des yeux fermés sur les reflets d'ombre anciennes
L'existence est antienne les miens sont affamés
Leur ventre se replie sur un gouffre enfermé

Ô cimes hautes, floraisons verticales
Le fruit est sans raison
Qui pousse lexical
Le cœur a ses saisons

Reflux terrible forçant sur les genoux
L'océan invincible nous parle comme aux fous
Sa victoire est totale
Nos racines poussent dans le vide

Aboiement du soir sur les trottoirs livides
La pensée encensoir parfume l'air liquide
J'essuie sur une plume
L'encre au poème aride

Sillon de vent sans signe
Vous sans logis insignes
À quand le grand retour
De vos voiles d'amour

L'azur n'est plus ce qu'il était
Boutures d'antan froissé
Ne font plus les grands arbres
La Nature est trop faible
L'humain s'est fait dresser

Un ploiement d'aile retient la nuit captive
Le fruit trop mûr a détourné ta bouche
L'avenir impensé sur un long mur débouche
À quel embranchement nous sommes-nous quittés?


Sources musicales:

After Life (série tv)

et


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