jeudi 4 septembre 2014

Abîme

Il y a tant d'espèces de fleurs sur cette Terre, et chacune est un abîme.
Tant d'animaux, tant de courbes, tant de grains de sables, et chacun est un abîme où se perdre.
Je suis une personne simple, sans trop d'imagination, sans trop de folie ni d'originalité.
Ma vue est simple et perçante, elle est possédée par cette volonté d'aller toujours au-delà, sans limite.
Si j'observe vos yeux c'est votre âme que je cherche, le lourd volcan de vos pensées.
Si j'aperçois, derrière votre regard, vos pensées, je cherche leur origine possible.
Ce que je ne peux voir je l'imagine tellement fort que je l'ai sous les yeux.
Les objets de mon expérience ne sont pas limités à la matière objective, ils sont projetés par mes pensées devant moi, je les vis comme des réalités dont je dispose alors à ma guise.
Partout, des abîmes, des abîmes à percer et qui s'écoulent en d'autres abîmes sans fond.

Je suis quelqu'un de simple qui aime la profondeur complexe et infinie de la simplicité.
J'aime plonger là où les unités deviennent multiplicités composées, là où le sol est un ciel, où les instants sont des durées.
Tel un ver je creuse chaque chose pour en découvrir l'abîme originel et fondamental.
Mon regard est au service des profondeurs.
L'abîme n'est pas une chose que je pourrais saisir en une image.
L'abîme c'est bien moi, c'est ce processus en acte de ma vue qui plonge dans les entrailles du vide, C'est le vide que je suis et qui s'érige partout, se fait jaillir en chaque rien.

Mélodies et fragments de notes brisées, qu'ai-je d'autre encore en ma tête?
Mélodies en lesquelles je pourrais vivre et mourir.
Abîme dans des abîmes, abîmes qui sont la vie et la mort, l'instant et puis l'éternité.
Abîmes du sens et de mes mots qui sont efflorescences.
Abîme, écume de mouvement.
Abîme où je résonne encore.

Aucun commentaire: