mercredi 21 mars 2012

D'une geôle

Si la pluie devait avoir un sens aujourd'hui, elle serait la tristesse qu'implique le temps de ma vie consumé en néant. Des larmes qu'on ne peut fuir et qui me rappellent le deuil du sens de ma vie, trouvé un jour, semble-t-il, puis enfui en l'espace de trois années heureuses.

En ce moment même, je brûle secrètement du désir d'embrasser la foi, quelle qu'elle soit, et d'envoyer mes prières là-haut, pour que le soleil de mon bonheur perdu resurgisse à nouveau, criblant la pluie de ses rayons à grands coups d'arc-en-ciel.

Hélas, apôtre de rien, je n'ai que le toit de ma maison pour prier dans le vide, ainsi que le moi de ma raison pour invoquer mes souvenirs anté-apostatiques.

Je n'ignore pas que l'on puisse perdre aisément ce que l'on tient dans la main, mais comment est-ce possible que l'édifice du coeur souffre de courants d'air tellement violents que le bonheur même s'en échappe, comme une pièce de monnaie de la poche d'un passant?

C'est la réalité même que j'ai perdu, évincée par la conscience, mais on ne peut pas vivre à plusieurs, il faut tuer la conscience car elle projette de tout remplacer, de ne laisser qu'elle-même. Elle-même et puis toi, moi, nous, autant d'univers clos qui n'interagiront plus jamais car pour cela, il avaient besoin de la réalité.

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