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dimanche 14 février 2021

Aphorismes de l'égocentrisme

 L'inévitable égocentrisme est une souillure du monde. Tous les artistes, tous les prétendants à l'expression en sont les plus viles représentants, appelant à eux la lumière des autres, tels d'insatiables trous noirs. Mais il faut admettre... Que... Le fumier forme un formidable engrais pour d'exquises récoltes...


L'ego est sans limite sans le regard d'autrui pour le contenir. La conscience, excroissance folle, dédouble chaque étant par un abîme infâme; il n'y a plus rien, pas un objet du monde, qui ne soit séparé de lui par un vide infini.


L'ego a besoin d'humiliation, il n'y a qu'en elle qu'il trouve un vrai plaisir. Dans la douleur de sa dissolution demeure son véritable désir. Les religions, mieux que quiconque, ont compris ce principe et sont en outre les seules à avoir su l'appliquer durablement. Le martyr est l'idéal transcendant de toute l'humanité.

jeudi 16 juillet 2020

[ Terres brûlées ] Champs Élysées



Une sombre chaleur s'élève depuis la mousse.
À travers cette brousse étoilée de ciel
Vont mes pensées douces au vent du soir
Quelque chose, quelque part,
Toujours fait son chemin.
Une note danse et se poursuit
Dans quelque anse de mon cœur.

Le ciel gris d'été
Coupe le lien vers l'autre Illimité
Lourd, et dense, comme un champ de destins coupés
Dont les fantômes cherchent à grimper;
Encore,
Malgré tout,
Malgré le Réel en couleurs.

Es-tu en colère?
Après moi?
Après les hommes?
Après quelque chose de tangible?
Ou ne fais-je que parler de ce que même un silence
Est incapable de décrire?
Zébré de frousse dans mon linceul de peau
Tournant en rond dans une cage inventée
Qui s'appelle mon âme...
Je ne sais ce que je cherche...
Ce que je veux...
Ce qui peut être de moi désiré...

Mais je sens cette colère rousse
Qui monte d'un effluve évanescent vers la tour de contrôle
Qui ne contrôle rien.
Dans le trafic aérien de mes idées
Où tout se carambole
Résonne un désaccord
Que mes paupières closes me peignent en violet.

De l'herbe verte monte une langueur humide
Et chaque brin me parle d'âge mûr
De possibles récoltes
Mais moi, sais-tu?
Je ne fauche jamais que du vide,
Toujours à côté, ce qui n'a pas même existé
Et qui dans un atome contient tous les champs à venir.
Et c'est cela que je coupe
Ce rien en devenir

Tu entends?

J'entends...
La solitude qui crépite au creux de la pelouse
J'entends
L'avenir qui se meurt de ne jamais me voir venir
J'entends
Partout le passé qui revient par le train de minuit,
Par ce présent qui immanquablement trahit,
Par ma propre existence,
Qui s'acharne à me nuire...

J'ai tout désiré.
Et pour ça je n'ai rien eu.

Tu entends?
J'entends.

J'entends l'herbe parler
Dans un langage froissé

J'entends le ciel muet
Un mur de plus, gris et

J'entends chaque occasion
Par mon refus s'évanouir.


Le silence des machines
Un souffle monotone
Une constante respiration


Tu entends toujours?
J'entends oui.
J'entends cela
Même la nuit...





Source musicale:

Un jardin sous un ciel gris d'été.