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samedi 8 octobre 2022

Phlégéthon

 Maintenant je vais m'écouler, tout au-dedans d'un autre... de lui: l'Avenir de mon échec totalitaire. De monde en expansion, je deviendrai trou noir, implosion au bout du refroidissement général. Une fois n'est pas coutume tout n'aura été que brouillon... Brouillon de moi-même, brouillon de conscience, brouillon d'humain, moment d'existence -- et tout cela n'aura mené à rien.

Ou peut-être que non, la preuve ces pas me mènent à toi... Tu continueras le néant qui nous déchire tous; tu continueras mon fils à souffrir pour les autres, à recueillir en toi le brasier lucide... Ou peut-être que non: peut-être seras-tu épargné, par un curieux atavisme qui verra échapper de toi le fardeau de ton père. Et tu vivras heureux, de ce bonheur dont jouissent les animaux; de tout ce qui a été bien conçu: équilibré, sans faiblesse abyssale ni puissance extatique.

Puissé-je ne rien brûler dans mon trépas, supernovae incandescente, dévoreuse d'espace-temps. Il faudra me garder au loin, comme on regarde les étoiles. Il faudra vivre à mes côtés de toute la distance des cieux.

Je prie qu'on ne se touche... Car alors, si nos deux âmes enfin s'abouchent, je saurais ce qui couve en ton chantier de flammes, je connaitrais les méandre de tes veines, Phlégéthon infernal... Je saurais dans ma chair l'absolue solitude qui te sert de royaume... Sans porte de secours.

vendredi 16 avril 2021

Français, françaises: je vous ai compris

Face au jugement de ceux qui pensent que tout cela, tout ce petit cosmos poétique (cette cosmétique?), n'est rien, pourquoi me sens-je si fragile? Tout cela n'est-il vraiment rien? Rien qui vaille? Et ce jugement qui est le leur, est-il plus que tout cela? Est-il quelque chose de plus fort? Qui décide de la valeur des choses?

Si c'est là le sens de ma vie, je sais que pour l'écrasante majorité des gens, elle n'a strictement aucun sens, qu'elle n'est que fumisterie. C'est sûr que leur monde à eux n'est pas que le simple désagrément d'une fumée passagère, d'une éphémère vapeur. Leur monde est un incendie où se consume le droit d'être autrement. Il faut gagner jusqu'au droit d'occuper un espace.

Je ne suis véritablement rien; pour qui décide de la vérité. Tout ce que je pourrais entreprendre, tout ce que mon destin tend à produire dans le monde, est calciné par anticipation, de sorte qu'il ne reste de mes actions qu'un misérable tas de cendre que les vents de l'utilitarisme balayent comme un rien, dans un éparpillement que rien n'unit si ce n'est l'entêtement d'un homme qui se refuse à mourir.

À chaque instant, en permanence, je suis placé face à l'ineptie de mon existence pour les autres. Je dois me défendre d'être un parasite, surnuméraire, bon à rien et qui n'ajoute rien à la société si ce n'est d'être une bouche à nourrir supplémentaire, un fardeau.

Qu'ai-je à répondre à cela... Si ce n'est mon acception de l'être-au-monde qui se traduit en leur langage par un seul et unique mot: utopie.

Ma vie a une valeur inconsistante, comme celle des idées, mais elle possède visiblement une importance, un poids, qu'il s'agit pour autrui de soulever de sa position et d'injecter de gré ou de force dans la grande mécanique économique.

Tout ce qui est gratuit est dépourvu de valeur; mais doit être entretenu.

"Tu es gratuit et dépourvu de valeur", ai-je entendu.