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lundi 2 décembre 2019

L'autre lueur



ZAD un jour, toujours
Des portes où s'évader
Des potes en ZAD et
Surtout prendre les détours

ZAD ZAD ZAD
Comme une nom répété
Le mantra qu'on récite
La vie n'est pas si fade...

Au bord des routes
S'allument les grands phares
Qui gardent des déroutes
Les évadés d'un soir

ZAD ZAD ZAD ZAD ZAD
Tu soignes les malades
Crée la nouvelle aurore
Auquel veut croire mon coeur

Zone À Défendre
Contre l'empire des cendres
Qui gagne les foyers
Fait mains se délier

Mais sur les langues glisse
Le son de tes consonnes
ZAD ZAD ZAD
Le train s'ébranle et vogue

Vogue vogue la ZAD

ZAD partout dans les coeurs
Des fêlés de l'Ailleurs
Aux confins de ce monde
Où naît l'autre lueur

mardi 10 septembre 2019

Se lever encore

C'est toujours mon âme qui cherche à s'abolir, qui s'assomme par et pour le corps, afin que n'existe que lui, animal brut, mû par le seul instinct, inconscient, traversé d'une nature sans doute ni critique, élan absolu, mouvement pur.

À chaque fois, mon âme se tue et revient à la vie plus morose et neurasthénique qu'auparavant.

Mes nuits n'ont plus à voir avec le repos, j'y pleure, j'y meurs aussi doucement, comme traversé par un peloton de sabres tranquilles et méthodiques.

Je rêve de toi chaque nuit et ces rêves ont la teinte grise et sale des choses abîmées. Ces rencontres oniriques sont comme un mur qui s'écroule, une démolition ignoble qui figure ce qu'est mon cœur aujourd'hui privé de toi.

Peut-on accepter d'avoir perdu l'amour? Le substitut de mes mots est aujourd'hui plus que nécessaire. Il n'y a bien que cela qui me donne aujourd'hui la force de me lever encore.

Étrange comme mon amour vit hors du temps. Je suis à toi comme un objet oublié, le jouet d'enfance clôt dans une boîte au fond d'un vieux placard, et qui ne connaîtra jamais plus le toucher d'une main.

Quelque chose n'est pas terminé, ce quelque chose empêche mon sommeil, me prive de repos, sourde de mon corps, de mon âme, de tout ce que je suis et dégueule sur ma vie en ces tons de tristesse aride qui souillent mes aurores.

De quoi suis-je coupable pour que les choses fassent invariablement signe vers toi...