dimanche 18 janvier 2015

De quel métal sont mes pensées

Frisson céleste acier refroidi toi qui te caches dans mes cris
Et ce sang qui charrie trop épais de ma vitalité les scories.
Quel est donc l'univers, que sont ces paysages
Où les tours immenses brillent jusqu'aux nuages?
Ma voix ne transporte plus rien de moi
Rien que de terribles crissements
Le chant de mon coeur qui se ment,
La mort dans chaque pulsation
dévore l'écho de mes pas vagabonds
Vous qui dormez quelque part
Protégé dans votre case
Des passions du hasard
Jamais vous ne saurez
Le sens de mes sillons glacés
Qui se perdent sans lieu
Sur des plaines métalliques.
Le fer gris et le scintillement blessant de l'acier chromé
Pareil à mon esprit que le temps a plié;
Je marche sans volonté
Cadavre animé par le fléau de la vie,
Le destin est une suite d'humeurs
Qui suintent dans chaque soubresaut d'une expression mort-née
Histoire de pleurs qui se voudraient rires
Et de rires souillés par le malheur.
Là-haut, attendent les tours
Et le soleil coruscant qui s'éclate sur leur façade
Me revient trop fort dans les nerfs optiques;
Qui es-tu dieu qui m'éclabousse de ta vile existence
Toi prétentieux cadavre au coeur consumé?
Je marche, marche et traverse les déserts
Nul écho du passé nulles prémices du futur,
Les amours qui guettent et tous ces rêves dont je n'ai cure,
Mes pieds marchent dans les pièges
Sans même chercher à les éviter;
Il n'y a pas de réalité autre
Je me heurte au monde comme on se jetterait sur soi.
La glace ici résiste à tous les feux
Je n'ai plus de peine plus de douleur
Et le sol que mes pieds ont foulé porte à jamais une blessure.
La vie qui veut tout soumettre cherche à se venger
Ma résistance lui déplâit
Elle veut s'annexer le fantôme de mon coeur,
Mais nulle palpitation en moi qui ne soit pas un geste en direction de l'abîme:
Ce sang qui me monte aux joues
Ces cellules qui s'agitent
Et ce corps qui n'est pas mien,
Nul sentiment qui ne soit pas d'airain.
Je suis une statue de bronze enfermée dans la chair
Mes pensées alimentent mille étoiles infernales
Brasier ardent fusion de mes désirs rejetés;
J'ai vomi des galaxies plus lumineuses qu'une forêt de quasars;
J'élance mon regard vers les hautes montagnes enneigées
Les tours m'observent
Je vois de hautes meurtrières striées de fines pointes aiguisées
Aluminium de la nature
De quel métal sont mes pensées?

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