jeudi 19 novembre 2009

Je me souviens

Je me souviens les soleils du maroc
Empaquetés dans ma jeunesse,
Et les odeurs de mer épaisse
Qu'on ramenait pour faire du troc.

On s'échangeait nos rêves
Dans la cour de l'école,
On se donnait notre parole
Que la vie n'aurait pas de trêve.

Je me souviens le regard de miel
Dont m'enveloppait Fatima
Pendant que je dévorais sous son ciel
Les pâtisseries de son climat

Lorsque la fluorescence de l'écume
Avance la nuit comme un train fantôme,
On se prend à imaginer des fées lucioles
Prenant les vagues sur des carrioles.

Je me souviens rabat et Essaouira,
Pareilles pour moi à la grande Shamballa.
J'y suis allé sentir leur âme
Qui me revient parfois en larmes.

Un jour j'ai rencontré un Gnawa
Qui nous a montré sa folle danse
À mes compagnons de joie et moi,
En tourbillonant il nous a tiré dans sa transe.

Chaque jour de ces temps pas si lointains
Etait comme l'escalade de la dune
Où le sommet une fois atteint,
Offrait la mer sans retenue aucune.

Je me souviens cet homme du haut de sa tour
Qui chaque jour appelait les fidèles à la prière.
Ce chant du muezzin qui déroulait ses atours
Et nous enveloppait de son voile d'air.

Je me souviens de toutes ces choses
Et de tant d'autres aussi,
Qui de mon souvenir à peine écloses
Se meurent de vivre ici.

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