Affichage des articles dont le libellé est monstre bipède. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est monstre bipède. Afficher tous les articles

jeudi 5 septembre 2024

Tératologie

C'est fou comme la race humaine comporte un nombre phénoménal d'individus appartenant au genre des sous-merdes. On en compte tellement dans l'occident contemporain que l'on serait tenté d'y voir là un caractère essentielle de la race. Pourtant, il faut se garder de la tentation ethnocentriste et garder l'œil ouvert sur la possibilité d'une infirmation de cette facile induction. Néanmoins, lorsqu'on souhaite lutter contre l'envahissement de cette vilénie venue de partout, on se met à chercher des réponses: la nature humaine est-elle bonne ou mauvaise, est-ce la société qui pervertit les hommes? La méchanceté et la bassesse sont-elles une véritable volonté de nuir ou bien un simple égoïsme forcené qui, en portant l'individu à se préférer sans cesse, lèse indirectement autrui? La philosophie est totalement impuissante à répondre à ce genre de questionnements, tout au plus peut-elle produire une indéfinité de théories à partir d'axiomes qu'elle doit poser sans jamais les vérifier. C'est le cas d'un Rousseau qui fonde sa théorie sur le postulat d'une nature humaine spontanément bonne (du moins portée un tant soit peu à la pitié) et d'une société pervertrice. Mais en ce domaine il est absolument impossible de mettre en place un dispositif expérimentale permettant d'une part de vérifier les prémisses, d'autre part de contrôler les déductions. Il faudrait, pour cela, imaginer une société totalitaire capable de faire des expériences sur les enfants à grande échelle et, même alors, il n'est pas dit qu'une telle société n'impliquerait pas déjà une préformation du caractère chez les enfants...

Comme dans tout ce qui compte dans l'orientation de sa propre vie, on s'en trouve réduit à la croyance et l'hypothèse incertaine... D'aucuns vous diront qu'il est nécessaire de poser des prémisses optimistes afin de constituer le monde dans lequel nous souhaiterions vivre. Simplement cette proposition semble, à l'esprit lucide, bien trop idéaliste (au sens philosophique du terme), voire solipsiste, pour tenir une seule seconde face à la vilénie du genre humain, et au désir de vérité.

Non, il faut vivre en tenant pour acquis que la médiocrité globale est le seul équilibre auquel ait pu atteindre la création à travers notre race dégénérée. Il faut vivre malgré l'exécration quotidienne du "monstre bipède", à travers l'indéfinie variation de ses profils tératologiques qui s'offre à nous dans le prosaïsme de la vie sociale. Il faut vivre avec ses propres transcendances sans plus jamais espérer qu'elles puissent être partagées, même par les gens que l'on aime encore.

mardi 27 août 2024

Hors-catégorie

"Soyez aimables car ceux que vous rencontrez livrent une dure bataille"

Philon d'Alexandrie

 

Parfois le monde vous accorde une trêve et fait cesser, pour un temps, le déluge d'emmerdes qu'il s'indiffère à voir tomber sur vous quotidiennement -- jusqu'à tassement des vertèbres de l'âme et aplatissement total de l'être. Ces moments là, on peut croiser son semblable sans voir en lui l'insupportable synthèse de sottise et d'assemblage hétéroclite de qualités péjoratives qui le signalent habituellement, de manière presque olfactive, à notre esprit. On peut baisser les armes et cesser de voir les choses à travers le frémissement d'une rage constante, on peut jouer à se faire croire, même, que la guerre est finie, que l'on n'y prendra plus part, qu'on ne s'y fera pas reprendre une énième fois.

Mais c'est sans compter l'éclair fugitif qui vous fait entrevoir soudainement l'épée de Damoclès suspendue dans les cieux, les yeux d'autrui, la malveillance administrative, l'indifférente exploitation de l'homme par l'homme, etc. Trop tard, elle s'est rappelée à vous, vous la sentez effectivement sans même que l'objet vous soit donné par un quelconque sens externe. Impossible de se reposer, impossible de ranger sur le ratelier l'immense fléau qui vous sert de maigre renfort pour repousser le mal qui croît et prolifère dans les débris du "monstre bipède". Ce n'est qu'une question de temps, il faudra de nouveau se faire piétiner heure après heure, éviter les crocs trainantes des hyènes alentours qui cherchent à lacérer tout ce qui dépasse d'idiosyncrasie -- c'est-à-dire à la fois votre indignité et votre dignité -- tout en continuant d'appeler ce jeu la vie cordiale entre sociétaires égaux et fraternels.

Inspire un grand coup agoniste, chaque aube et chaque crépuscule un combat hors-catégorie.