mardi 13 août 2024

Phainestai

Le bruissement calme des feuilles dans le palmier et le silence de cette après-midi estivale font vibrer la nature d'une présence indéniable et ceinturante. Le reste suit presque spontanément: les vers géophages se faufilant dans le sous-sol, les taupes creusant leurs galeries clandestines sous le potager, les muridés courant entre les herbes, les buses qui scrutent attentivement le sol éclairé par les rayons presque palpables d'un soleil de plomb. Tout existe tellement qu'il est impossible à l'homme conscient de tout cela de ne pas considérer avec acuité la lacune qui lui fait lieu d'intériorité. Toute cette lumière ne fait que le traverser pour se dessiner en sensations qui s'organisent dans la perception d'un monde qui tient toute la place. Le soi n'est qu'un centre absent et fuyant vers lequel le monde centripète fait captieusement signe -- mais dans quel but?

Aucun commentaire: