jeudi 21 juillet 2016

Ontologie relativiste

La chauve-souris qui ressent le monde en ondes acoustiques, la mouche dont la vitesse d'appréhension (et donc la perception du temps) excède largement la nôtre, la taupe aveugle, la plante dont l'interface sensitive demeure pour moi impénétrable...

Tous ces êtres, toutes ces formes transcendantales qui, reliées à une même chose, construisent pourtant un monde irréductible au nôtre, une représentation unique liée à la singularité de la relation qui les unit à un réel indéterminé, docile et protéiforme.

Et il est encore de dogmatiques histrions qui parcourent le monde en prêchant la vérité, leur vérité, comme s'ils détenaient dans la finitude de leur relation privée avec le réel, l'unification absolue, l'essence tant phantasmée de toute chose, la chose en soi.

Ce dont nous avons besoin, c'est d'une ontologie de la relation. Non je m'égare, nous n'avons nul besoin d'ontologie, peut-être simplement de "tout sentir de toutes les manières"...

Car ce qui est à chérir dans une ontologie relativiste, c'est la diversité des mondes à laquelle chaque objet participe, chaque point d'une maille sans haut ni bas.

Moi qui ne suis pas nitzschéen (ni même rien du tout d'ailleurs), je vais aller dans le sens du philosophe au marteau: j'impose en ce monde la valeur qu'est la diversité, la nécessité pour moi que toutes les réalités possibles puissent cohabiter, afin que se dérobe toujours plus loin, l'ornière de la vérité, le danger d'absolu qu'elle représente.

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