Certains s'adonnent au rhum et d'aucuns au rosée
Tandis que moi économe, j'ai peur de trop oser
Lorsqu'en tes rêves d'hommes je voudrais m'imposer
Mon âme, mon âme - quelle étendue recouvre ce concept?
S'avance là sans armes, dans ses propos ineptes
Tu seras mon grand drame, mon ivresse incorrecte
Ah poètes de déroutes, toujours à parader dehors
À crier fort le doute, à l'extérieur du corps
Quand les autres s'en foutent, et voudraient les voir morts
Tu m'as tué, étripé mutilé
Tu m'as donné ce verbe illimité
J'ai inhumé mon coeur en ton pré illuné
Les musiques qui vibrent détruisent d'anciennes formes
Me poussent à me croire libre, et par delà les normes
Dans ta mélancolédie ivre, mes illusions s'endorment
Et ça coule dans les veines, comme un alcool mauvais
L'impuissance vaine, et le remord larvé
Ça frotte et puis ça traîne, un destin énervé
Lorsque le venin arrive en haut
Quand mon chagrin monte au cerveau
Jaillit alors ma prose de tous mes caniveaux
Emonctoire souillé, ma main danse et s'agite
Mes vestiges fouillés, à tous les vents s'effritent
Le corps veut expulser, toute l'âme détruite
Tu m'as aimé, ému et remué
Tu as fait de l'enfant un homme plus complet
J'ai refusé tes voeux, pour ça je suis damné
Mon coeur est condamné, ma voix est enchaînée
Mes doigts sont ligotés, mon coeur apprivoisé
Je me vois là disposé
Sous un regard intranquille
Regarde mon existence vile
Lorgnant avide sur les merveilles
Qui gisent sous tes cils
Et tiennent en leur inétendue mon amour en éveil
Insomniaque troisième oeil
Tu enfiles les deuils
Sur le collier de la mémoire
En motifs brodés par les Moires
Un jour se penchera le soir
Et tout redeviendra noir
Comme ternissent les espoirs
Et se consume l'oeuvre d'art
Un jour se réuniront les possibles
Dans un instant indicible
Arcifère sans cible
Se rendra sous tes cils
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