lundi 11 juillet 2016

Aller viens donc!

Comme une sentence de mort aux essences d'opiacés, sur ma peau j'ai senti passer
Tes cheveux longs qui m'ont frôlés, et ton sanglot qui m'a blessé.

On a beau souhaiter oublier, rien de tout ça jamais ne disparaît:
Les rires qu'on a partagés, et les fêlures qu'on a rangées.

J'ai beau frapper l'air de mes poings
Mon adversaire est déjà loin,

Dans les débris d'amours fânés,
Dans les mélodies essoufflées.

Dis moi ce que le temps veut bien épargner
Dis-moi si ton désir d'antan n'a pas été rongé.

Comme un voyage qui m'emmène au loin
Je vois le monde en passager;

Embarqué dans ce curieux train
Nulle bataille je n'ai gagné.

Aller viens donc,
Viens dans mes songes me rejoindre!

Aller viens donc,
Dans mes mensonges au goût de cendres!

Comme un glas qui annonce les trépassés, mon chant résonne et viens tinter
Dans mes oreilles aux échos glacés, dans mes tentatives mes décès.

J'ai soulevé bien des étoiles des cieux lointains aux couleurs diaprées
Je n'ai récolté que des voiles, et des linceuls de vérité.

Est-ce que tu entends de ton jardin
Les coups de marteaux de mon chagrin?

Est-ce que tu pleures un peu pour moi
Est-ce que tu meures un peu de moi?

Aller viens donc,
Nourrir la mort avec tes idées!

Aller viens donc,
Ouvrir ta porte à l'éternité!

J'ai combattu les évidences, à coups d'illusions un peu rances
J'ai rebroussé tous les chemins, je m'achemine vers ma naissance.

À force de ne plus vouloir, j'ai peur de ne plus jamais pouvoir
Choisir un possible destin, prendre un chemin juste pour voir.

Est-ce que t'entends mes cris la nuit, ceux qui perforent les cieux noirs
Et si j'ai fait tout ça pour rien, je m'en remets aux Moires

En attendant je siphonne le doux poison de ma mémoire
Je m'y enivre jusqu'au soir, je m'y abreuve pour t'y voir

Tant pis si elle est triste cette histoire
Moi j'y naufrage tous mes espoirs

Aller viens donc,
Mordre ma chair et boire mon sang!

Aller viens donc,
Inhaler mon air et devenir le temps!

À l'heure où les gens pleurent chez eux, et qu'ils appellent leurs amis
Moi je demeure avec mes yeux, la solitude est mon abri.

Depuis que ta voix est partie, les directions se sont enfuies
Il n'y a plus que des longues nuits, et ce brasier qui rugit,

Qui m'enferme dans des images et me fait vivre en des mirages
Obstrue mon coeur et m'ensauvage, me fait traverser toutes les cages.

Aller viens donc,
Crever la nuit de tes longs soupirs!

Aller viens donc,
Ressusciter en moi le plaisir!

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