jeudi 15 octobre 2015

L'eau qui dégringole du ciel

Les anfractuosités d'une âme incertaine sont des mondes où se perdre, je les visite parfois, étranger de moi-même. Mes secondes vécues sont une pluie à l'intensité variable: je me vois me déverser partout, dans les moindres recoins de chaque univers que je co-nais; partout, même dans l'exotisme le plus criant, il n'y a que moi et l'expression de mes sens.

Malgré tout, il y a des îles enclavées auxquelles on n'accède que par des chemins tortueux, avec la bonne barque et le bon guide. Il y a tous ces lieux en moi-même où j'aimerais me rendre plus rapidement parfois, et que peut-être je n'atteindrai que dans des siècles.

Je me diffracte en mondes et illusions d'altérité lors même que chacune d'elle est une rencontre avec un moi inconscient qui, tel un univers advenant, surgit sur le théâtre de la conscience, plein et achevé, poli par une lente gestation inconnue de moi-même.

J'entends l'eau qui dégringole du ciel de mon existence, et je vois le ruisseau que l'eau a formé s'écouler je ne sais où, vers des terres lointaines et enfouies. Je me demande alors: est-ce vraiment moi là-bas?

Pourquoi ne sais-je que me perdre dès lors que je me trouve enfin?

Voyager pour voyager, dans un espace éphémère où les sillons s'effacent avalés par le temps, et contempler en passager curieux la vie qui passe comme un train de fret.

2 commentaires:

elly a dit…

Soyons nomade de l'âme cher Dilettante ! :-)

L'âme en chantier a dit…

Je continue de vous suivre sur votre nouvelle route chère nomade.