samedi 20 juin 2015

Contre la dualité: un pas de côté

Par moments la vie m'ennuie profondément, et je me prends à regretter tous les possibles qui se tapissent au creux de mon être, j'envie le choix d'un destin, d'une forme déterminée, le cheminement d'un chemin singulier avec lequel, à terme, me confondre en une seule et même chose. Toutes ces vies que ma solitude a polies pèsent bien lourd parfois face au constat de ce que je porte en moi depuis toujours, sans jamais l'accoucher. Puis, tout se calme. Ces passages ne durent qu'un temps; je préfère l'ennui de ma liberté, c'est à dire la pleine et totale liberté de ne pas choisir. Être totalement libre, pour moi, est précisément de ne pas croire en la libre volonté. J'épouse la nécessité qui me pousse et regarde ma vie se faire sous mes yeux. Parfois, le film souffre de longueurs, mais elles sont bien peu de choses au regard de toute la merveille qui se forme sur l'écran de ma conscience. Et ma liberté demeure absolue, liberté qui jamais ne se nie dans sa réalisation, puisque je ne choisis jamais rien.

Je suis libre parce que je ne crois pas en la liberté, parce que je vis dans un monde au-delà, ou à côté, de ce concept.


Aucun commentaire: