vendredi 29 juin 2012

J'en oublie

"On ne voit jamais que le voile que notre conscience jette sur ce qu'elle éclaire"


Si je reste trop longtemps sans musique, poésie, beauté - donnez-lui le nom que vous voudrez, je parle de ce qui est décidément humain, trop humain, de ce regard qui éclaire la vie pour la rendre séduisante - il me semble que je meurs, doucement, comme une âme que l'éducation déserte et que l'on rend à la nature des instincts.

Pour moi, cette poésie réside dans les mots et les images, dans les sons et les visages, dans tout ce qui est langage. Car qu'est-ce que le langage si ce n'est l'homme qui peint son univers sur la réalité? Les gens m'offrent aussi leur mélodie lorsque je reste suffisamment loin d'eux. Trop près, ils m'engloutissent et je ne suis plus moi-même, je suis toutes leurs musiques, dissonances et fracas, je me brise et m'éparpille, emporté à tout va.

N'aime-t-on pas ce qui est autre que nous? Et je ne sais rester moi quand je suis parmi vous. Ce moi qui est solitude et pensée, mouvement et instant. Je ne demande pas à être aimé, juste à pouvoir être ce que je suis, ma part de chaos et de mystère parmi les gens qui se crient.

Peut-être que personne n'est prêt à aimer un tel individu et quand bien même, serait-ce si important? Je reste une vérité parmi tant d'autres, rien de plus, rien de moins. Ou peut-être moins, aller, mais qui peut bien avoir peur de moins?

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