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lundi 8 juin 2020

[ Terres brûlées ] Rendez-vous amoureux



Yeux de paille
Lueurs anciennes que je découvre

En nuance de rouille
Et tous mes trains déraillent

Pour toi je marche
Sans but et sans destination

J'arpente un doux rayon
Qui éclabousse tes murailles

Je grimpe vers le ciel
Par une tige de rose trémière

Ton vent marin ouvert
A des mains douces d'atmosphère

Quand je vois ces couleurs
Dont tu te pares en maints profils

Il n'est plus un labeur
Et tout départ m'est impossible

Je reviendrai
Pour que les contours de mon ombre

Se meuvent élancés
Sur tes surfaces d'ocre claire

Au long de ton fleuve
Sur les ondoiements spéculaires

J'observe le récit
De mes amours crépusculaires

La ville est un berceau
Où la douleur est sépulcrale

Parle, j'écouterai
Je n'ai plus d'autre rendez-vous

Qu'avec tes voies ensoleillées...

lundi 30 juillet 2018

Ma ville

L'amour en acte ça s'effiloche un peu, comme les sous-vêtements que je t'ai achetés et que d'autres t'enlèvent désormais.

Aimer une chose est plus facile que les gens, c'est un amour docile et de peu d'exigence. Lorsque j'ai rencontré ma ville, elle était bien gironde, plus patiente que toi car moins fidèle et puis non exclusive aussi.

La ville attend tout le monde, même les indécis qui, comme moi, finissent dans les choux, sur un trottoir sali, à force d'avoir joué les derviches tourneurs.

J'ai la phobie des carrefours ma chérie, ou bien les aimé-je tant et si bien que j'y reste planté, immobile, quand tout, autour, s'aiguille et s'oriente à la lueur d'un phare qui sait son chemin.

Contrairement à toi, elle accepte mes oscillations indécises, et passent les destins pressés, sans que je les suive, tandis qu'elle demeure indifférente et par là désirable.

Elle me pardonne mes errances en d'autres terres et je reviens toujours pour cette raison.

Toi, maintenant que tu es image, souvenir par mes phantasmes animés, je sais bien mieux t'aimer je crois. Je t'aime comme une ville où j'ai posé mes bagages et que je n'ose quitter, que j'arpente discret dans le silence de mes pensées, en regardant quelques murs familiers qui sont autant d'écrans de mon intime cinéma.

Probablement ne remarques-tu pas l'ombre qui s'étire en tes artères vivantes. Je suis tellement discret et lointain - tout juste existé-je - que mon sillon s'efface à mesure que j'avance, comme si je marchais inexorablement sur mon propre océan de songes...

Chaque femme  qui s'agite ici est un fragment de toi que je ne sais plus compléter. Pour cette raison, je cours bien des jupons, et collige dans chaque froissement de textile, une note de cet air que tu jouais pour moi.

Si nulle femme n'est plus assez pour moi, je crois que toi... toi tu l'étais de trop.