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vendredi 17 décembre 2021

Ode à l'Onde

Ouh, rythme et scansion

Trop longtemps j'ai quitté

Vos pas d'éternité!

 

Comment goûter la vie

Sans programmer le temps?

J'ai la fièvre de toi,

Confesse au ciel atone

 

                                            Ma sublime addiction.

 

M'accrocher à tes hanches

Et suivre tous tes pas

Voilà bien un destin

Que j'embrasse en riant.

 

Qui saurait mieux placer

Sur mes lèvres un sourire

Grains de notes bleutées

Qui donnent à mon désir


                                                Un sucre acidulé.

 

Que tout le reste échoue

Sur les récifs de la rigueur

La vie est sans saveur

Sans tes chutes mineures!


Et tous les cieux lointains

Peuvent se tenir cois

Tant qu'en moi tu résonnes

De tes accords félins!


Je préfère danser

Que demeurer assis,

Les fesses sur un banc

Le cœur qui trop rassit.

 

Je veux abréger cet ennui

D'un staccato léger!

 

Je ne suis plus le cours

Je joue les filles de l'air

Prends en vain les détours

De tes stations solaires.


Musique punis-moi

D'avoir cessé de battre

Le tempo du pavé

Un feu brûle en mon âtre

 

                                            Et tu l'as ravivé!

mardi 20 mars 2018

Essorage

De génies il n'y a
Mais seulement des passionnés.
Tout se construit pas à pas
Aucun talent jamais donné.

Alors s'étendent mes échelles, celles que d'autres jettent derrière eux. Parce qu'elle sont trop honteuses, et puis à quoi peut bien servir un moyen de descendre lorsqu'on ne veut que monter. Et tout s'affiche en ce beau lieu, les brouillons des brouillons, puis leurs brouillons aussi. Il n'y a que les pages blanches qui n'ont place. Mais... Elles se devinent, elles sont là; dans le silence de ce qui n'est pas; pas là du moins, autre part, tout au plus, et si l'on ne trouve pas tant pis, là-bas, c'est tout autant ici, et puis nulle part aussi...

Il manque des mots à certains textes, et des fautes grossières ornent mes vers. Je m'en fiche, je laisse le passé en friche, tel qu'il est désormais, sans soin et dans son bain, que gagnerais-je à y toucher, à part renier ce qui j'étais?

Au présent cependant, je joue, je joue jusqu'au néant. Affûter sa flûte comme une plume qui vomit des notes, et ces dernières ressemblent tant à des lettres qu'elles finissent par se lire... Qui peut bien connaître les notes qui se cachent sous les signes? Comment si moi-même ne sait...?

Mais je m'en fiche, je laisse le passé en friche. Oh j'en connais qui trichent mais je ne suis pas ainsi. Peu m'importent les stations je suis calé dans un voyage sans destination.

Ah regardez! Vous voyez? Là! Par la fenêtre, sur le côté: la vie qui danse, petit cheval tout gris. Il m'a fallu du temps mais j'y suis parvenu. Mes mots me bercent et sèment en moi des sèmes qui s'animent et là se meuvent, autant de lemmes qui m'émeuvent, image et sentiment qui enveniment d'assaisonnement mon flux présent - qui s'écoule et s'enfuit MAINTENANT! Vous l'avez-vu? Trop tard il est parti, mais on peut le rappeler, il est toujours plus ou moins là et maintenant.

Danse petit cheval tu m'amuses, surtout depuis que s'est enfui ma muse. Tu préfères le silence, mes mots t'ont fatigués, c'est à d'autres sources que tu dois t'irriguer. Mon chant fertile ma terre ondulatoire, ô douce sphère de mon éther de soir. Dans les silences qui te plaisent je souris sans malice ni malaise, je te regarde et tu m'apaises.

Silence, là, oh, silence excuse-moi... Il y a d'autres fréquences pour nous désormais. Est-ce un énième abandon ou le pénultième don? Tout entretenir est un projet sans fond, je suis comme les particules, je saute entre des niveaux d'énergie, eux ne regardent pas en arrière il me semble, mais le sait-on vraiment?

Non je n'ai pas quitté les mots mais ce sont eux que je laisse partir. Peut-être est-ce une manière de mentir que de le dire, néanmoins je le crois. Je laisse partir les mots comme j'ai laissé partir la peau si rose des aubes qui réveillent et vous font sortir de ce lit où vous étiez rangé sous le drap de la nuit.

Pourquoi songer à tout cela, ces choses là existent-elles, ou sont-ce des mensonges? Mens songe, autant que tu le veux mais tu ne m'auras pas, j'ai le présent pour moi, pour essorer les souvenirs et parvenir à l'amnésie.

Maintenant, maintenant... Maintenant c'est aujourd'hui, c'est à venir ou c'est passé? Ah non, tu vois, tu débordes encore et ne suis pas le rythme!

Maintenant, maintenant. Maintenant, maintenant. Maintenant, maintenant, comme un tempo de pouls, un battement de temps.

Mon coeur se tait maintenant.

vendredi 2 mars 2018

Danse

Danse petit cheval de vie. Je te regarde au bord de ma fenêtre: pas un contre-temps, pas une appogiature dans le battement de l'ennui. Tu coules tes jours comme un flux monotone, monocorde et moi qui t'enjoins de chanter...

J'ai tout le temps de ta durée. Je te ferais battre le pas au rythme de mon coeur, je t'absorberai dans mes reins où tu seras drainé, comme une impureté. Tu sortiras de là coruscante comme un cristal qui cesse de songer pour se mettre à danser. C'es tout ce que je veux de toi.

Je te dessinerai de mes yeux de ces profondeurs des cieux, celles aux bleus abyssaux. Je te ferai tourner la tête et puis chanter ma mélodie, le solo de mes sentiments au sein du choeur des émotions.

J'ai tout mon temps. Je mouille en un port non lointain, ton silence me parvient, et tes banalités m'attristent mais j'ourdis patiemment des artifices pour te dévoyer.

Petit cheval de vie, petit poney tout gris, tu vas danser enfin. Tu danseras je te le dis. Des plumes te pousseront des flancs, tes yeux marieront des couleurs que nul n'a observé, et tu danseras, oh oui tu danseras. Sur le rythme que j'ai peaufiné pour toi, dans mon tempo tu glisseras tes petits pas, tous petits pas, nano-secondes après nano-secondes.

Petit instrument, pas encore accordé. Je te mettrai à l'unisson de mes atomes, de mes quarks, de mes bosons et mes gluons, je te lierai à toute mon énergie, j'informerai ta masse et sculpterai tes formes. Elles seront mouvantes, entêtantes envoûtantes, et tu seras la gitane de fumée qui danse danse pour moi sur les paquets de cigarettes bleus. Je te mettrai au coin de ma bouche, dans la commissure de mes lèvres. Je t'allumerai avec ma flamme et te verrai monter au ciel, ondulante, ondoyante. Je te ferai prendre les détours que tu as toujours évité, je courberai la droite que tu veux emprunter, j'agrandirai tes heures, violerai tes minutes.

Danse petit cheval de vie, danse. Je te regarde de l'autre côté du miroir sans tain, affine des chorégraphies obscènes et des mélopées maléfiques.

Tu finiras par danser au son de mes silences.