Affichage des articles dont le libellé est spectre. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est spectre. Afficher tous les articles

samedi 2 mai 2020

Spectralidé

Il regardait les étoiles, comme il avait tant de fois fait, et ne voyait plus là matière à voyager. Ce qui étonne un jour, déçoit le lendemain. On se désintéresse de tout, comme de son propre bonheur...

Ne jamais se fixer d'objectif, s'était-il répété tant de fois. Que reste-t-il à faire une fois qu'on les atteint...

Pourtant, il se souvient de l'effet sidérant qu'offrait l'interstellar dans ses plongées nocturnes vers l'abyssal espace. Il contemple en lui le souvenir chaleureux et cherche à y entrer comme en une masure que le temps a ruiné.

Faut-il qu'il en aille ainsi pour chaque chose? Faut-il que tout s'érode et laisse un monde désolé? Car même volonté s'amenuise, et le regard qui bâtissait, ourdissait en silence les mondes à venir, n'est plus que rémanence d'anciens sourires heureux. Le passé bientôt se surimpose, impose sa stature déchirée sur chaque paysage. Paysage est une contraction de deux mots: pays et visage. Il se demande alors comment se reconnaître jour après jour, lorsqu'il ne reste d'identité qu'un dérisoire concept abstrait.

Il regardait les étoiles et désormais ne le fait plus.

Le spectre des gloires consumées glace jusqu'au coeur de l'âme la plus trempée.

La plupart de mes textes sont inspirés d'instants vécus en tant que moment artistique. Certains sont véritablement le développement d'une œuvre ayant produit son effet en moi et n'en sont qu'une efflorescence spontanée. C'est là le résultat d'une idiosyncrasie gouvernée en majeure partie par le syndrome de Stendhal. Je regrette de n'avoir pas mentionné dès la publication des textes nés d’œuvres d'art réelles leur source originaire, afin que le lecteur puisse s'abreuver lui aussi à leur inspiration. Je pallie cet oubli à partir d'aujourd'hui et souhaite sincèrement parvenir à m'astreindre à cette habitude vertueuse à l'avenir (libre à vous d'en déterminer la valeur et le sens).

Ce texte est né de la chanson suivante:   

mercredi 13 février 2019

Spectres



Partout les spectres de mon moi mortel
Au creux des rouilles éternelles
Des noeuds de mes lettres altières
Et l'air du vent qui vient d'hier

L'existence est passée
Je danse dès à présent
Dans la galaxie sans volets
D'un néant essoufflé

Et mon silence est la matière
Des rêves sans substance
Vous méritez mes frères
Ma sublime souffrance

Le spectre de mon sang
Sur les vaisseaux sans âge
Où murmure incessant
Ce long faisceau d'images

Vois c'est la forme du mirage
Dans la veine infusée
Ma mélopée sans âge
Encore jamais usée

Partout les spectres de mes voluptés
Les traces encore fumantes
Comme un bol de thé
De ma lueur filante

Je suis ailleurs, là-bas, à côté
Dans la distance incommensurable
Une forme à volonté gonflable
Je suis d'ailleurs et l'ai toujours été

J'occupe place dans ton cœur
Enceinte où je soumets la peur
Et ton vertige encore je hante
Lorsque tu dévales la pente

Une part de mon esprit
Au creux des larmes et des cris
Quand de tes fins stylos
Tu fais le tour de mon halo

Ô douce fée
Mon sillon contralto

Encore un plaisir qui jaillit
Tes soupirs sont les trains
Qui traversent ma ville
En flamme où vif oscille

Le fantôme de l'amour
La sève enfuie du jour
Je suis la fleur des îles
Qu'a fauché la faucille