Le chant des chrysanthèmes c'est le vôtre et le mien, c'est celui des cellules où bruisse la vie silencieuse. C'est celui des terreurs d'enfant incrustées dans le coeur adulte, celui des regards qui n'ont nulle part où se poser, et traversent les choses pour y chercher l'écho lointain de tous ces êtres chers qu'une vie enterre. C'est celui des éphémères comme des tortues, celui de tous les mondes qui naissent puis chutent en la dissolution utile. C'est celui de la vie qui s'accroche à la singulière exception qu'une entropie patiente guette du fond des âges.
Le chant des chrysanthèmes c'est celui de ces fleurs que je ne porterai pas sur les tombes de ceux qui vont partir, de tous ceux qui se voient, au seuil de la finale, s'éloigner d'un seul coup. C'est le chant de cette âme qui voudrait contenir en elle toute leur souffrance évitable. Le chant des chrysanthèmes c'est celui qui constituera l'unique mélodie de mon quotidien, lorsque j'aurai perdu ceux qui m'ont fait.
Ce chant c'est celui que nul n'entendra et qui signalera qu'enfin plus rien ne compte. Alors les pierres lourdes pourront peser de leur silence, et les fleurs qui tentent de les éveiller avec ce qu'elles ont su conserver du soleil s'éteindront elles aussi.
"Le bonheur c'est pas grand chose, c'est juste du chagrin qui se repose" Léo Ferré
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lundi 5 février 2018
dimanche 28 janvier 2018
Le chant des chrysanthèmes
Tout juste effeuillé
Mais déjà si froissé
Je m'enfuis dans le pale du ton des fleurs fanées
Je m'enfuis dans le pale du ton des fleurs fanées
Qu'on observe danser
Mieux que ne font les pas
D'un destin qui hésite et fonce à son trépas
Effroi si familier
Du chemin d'existence
Qui s'achève en déroute et s'effile en absence
Poursuivre son errance
Avant tout pour soi-même
Suivre l'écho mourant d'un terrible "je t'aime"
Avant tout pour soi-même
Suivre l'écho mourant d'un terrible "je t'aime"
Accorder sa parole
Aux mélodies usées
Qui parlent de ces joies par l'alizé soufflées
Qui parlent de ces joies par l'alizé soufflées
Allons donc...
Conte extravagant
Que l'on s'invente divagant
Tout près, si près
Du grand néant des ans
Où dort, peut-être pour toujours, ou bien pour un printemps
Ce que l'on a été
Et qui ne vaut la peine
De cette écume vaine que feront nos mots
Sur notre peau quelques écrits sans thème
Formant un incipit au chant des chrysanthèmes
Et qui ne vaut la peine
De cette écume vaine que feront nos mots
Sur notre peau quelques écrits sans thème
Formant un incipit au chant des chrysanthèmes
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