Peut-on porter une œuvre en sa poitrine
Dont les racines sont les veines
Et qui s'étiole de n'être point expectorée
En mille éclats diaprés de bruine?
Tout ici ravale en moi
Ce qui devrait dégueuler de mes doigts
Je ne sais être libre
Et je m'encombre de la moindre chose
Comme d'un fardeau d'éternité.
Le mont de mes désirs
Est une nécropole éclose
Au sein de l'abandon
Qu'un astre inauthentique
Éclaire de névrose
Cesser ou poursuivre...?
Quelle importance pour des os
Qui, depuis si longtemps,
Ont bien cessé de vivre.
Il faut de la longueur
Au poète éreinté
Pour contrer la langueur
De ne rien inventer
C'est ainsi qu'on poursuit
Le sinueux destin
Dont, à contre-courant des autres,
On prie le dénouement
Être suisse apatride
Au bout de l'intestin
Et prier que la mort
Ne soit commencement
Partout couvrir
Les traces de sa vie
En bon technicien
De surfaces ontiques
Effacer pieusement
De flatteurs immondices
La nature de son être
Et faire de son profil
Un reflet scriptural
Bien plus inamovible
Que tant de pierres tombales
1 commentaire:
Merci pour ce partage riche en émotions et en réflexions sur la mémoire et les chemins parcourus. L’image de cette "pierre où je pourrai m’asseoir sans enlever ce sac trop lourd" évoque avec justesse le poids des souvenirs et des défis traversés . Si le billet explore des thèmes profonds, il serait intéressant d’y intégrer des initiatives comme celles du Périgord Vert, où l’histoire et l’art se mêlent pour raconter des histoires vivantes . Une belle manière de prolonger cette quête de sens en reliant passé et présent !
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