mardi 21 janvier 2025

Des néants sans image

Il est un Dieu

Dans la musique au fond de soi

Un dieu sans pouvoir ni loi

Qui, d'un geste, liquéfie les âmes

Invoque des trous noirs

Comme de vains concepts apotropaïques

Pour contrer l'univers

 

Celui qui lie les hommes

À sa dérive autoritaire

Et les fait suffoquer

Sous des flux de durée

 

Mauvaise marée

J'avale des goulées

D'eau-de-vie avortée

De styx empaquetés

Pour démarrer l'incendie cellulaire

 

Le dragon pyrophobe

Disent-ils en riant

Et tout ce feu grégeois

Qui coule en mes artères

Tient son homme bien droit

Son cœur est un cimetière

 

Cimeterre de vers égosillés

S'élèvent à l'éther

Et parlent d'horizons

À ceux qui rampent au sol

Pourquoi ne coucherions-nous pas

Tous ensemble dans la boue

Nos corps extatiques

Pour refluer élémentaires

En des parties sans tout

 

Que cette force

Qui maintient les celulles

Et nous tient en son joug

S'épuise et se récrée

 

Car de quel droit la vie

Se bâtit des palais

De chairs anéanties

Un temple abandonné

 

Refais-moi coquillage

Sur la grève stellaire

Et que nul Dieu moqueur

Ne sorte plus jamais de moi

Un son sur son oreille

 

Que l'on nous laisse enfin

Des néants sans image

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