samedi 3 décembre 2016

L'or et la boue

Parmi les multiples voix qui parlent à travers l'accord de mon être, existent deux antagonistes qui s'aiment pour la consubstantialité qui les lie. Il s'agit d'abord de celle qui se prend pour Jésus, non point sauveur de l'humanité, mais voix de l'humilité, voix de l'amour et de la sainteté. Cette voix, parfois me dit des choses inavouables que je confesse ici: elle me dit que je suis beau et bon, elle me dit que mon esprit est acéré et sait suivre la trace de cette chose en quoi croient les aveugles: vérité.

À côté d'elle, il y celle qui se rit de moi, qui me tourne en ridicule et me dit que je suis pathétique, risible dans mes rêves de grandeur qui n'existent que dans la cellule ratatinée de ma case où s'agite en vain ce corps si faible et qui ne réalise rien.

Deux opposés qui entrent dans une dialectique intéressante puisque propre à insuffler un mouvement perpétuel: le syndrome de Jésus est tourné en dérision par la part avilissante de ma conscience, puis la part infatuée s'empare de ce rabaissement en y faisant miroiter l'esthétique presque chrétienne et sublime de la misère d'un homme, de ses limites et faiblesses. Puis c'est au tour de la voix acerbe de reprendre aussitôt ce jugement pour en faire suinter la prétention avec son cortège d'exhalaisons méphitiques, telle une humeur sanieuse que l'esprit expulse.

C'est un des cycles qui fait avancer mon esprit.

Et vous?

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