lundi 15 février 2016

Loin des jolis ruisseaux

Je me suis toujours tenu loin des jolis ruisseaux, loin des rivières qui s'emportent et des torrents impétueux. Lorsque je m'avançais trop loin, je finissais toujours pas rebrousser chemin, telle une eau déjà lassée par le voyage et qui remonte le courant. Ce qui m'intéressait, là où je me sentais libre et moi-même, c'est au plus près de la source, où gisent les possibles dans les eaux dormantes.

Mais c'est toujours la chose qui jaillit de la source qu'on aime, et jamais la source elle-même. Les gens apprécient les formes, tout ce qui se peut saisir, ce que leur âme pourra conserver sur les étagères de la mémoire.

Pourtant, je me transforme sans cesse, remonte le cours de mes métamorphoses (ou bien les descendé-je), cherche à retrouver l'informe qui est la condition de toutes les formes. Voilà pourquoi je n'écris pas de nouvelles, de romans, ou de choses bien définies: j'écris comme je vis, d'une écriture indéfinie et qui s'indétermine.

2 commentaires:

elly a dit…

J'aime bien cette écriture, indéfinie, fragmentaire.

L'âme en chantier a dit…

Je me sens aussi une certaine fraternité avec vous :-)