lundi 11 février 2013

De toutes nos erreurs

Les gens que l'on croyait pareils à nous, s'avèrent être différents, et ceux que l'on croyait étrangers, finalement nous ressemblent... Il me suffit de croire le monde un pour que chaque évènement soit une confirmation de cette pensée; il me suffit de revendiquer l'atomisme de ce monde et chaque chose et chaque étant me semble une singularité enclavée. Et si le monde était cette alternative, et bien d'autres encore inconnues?

Est-ce que chaque croyance influe sur la réalité ou bien est-ce notre raison qui nous amène à découvrir quelques fragments de vérité auquel le monde rend hommage? Je n'ai aucune idée de tout ça, je ne peux que constater que tantôt le monde est ce tout unique parcouru d'états, de noeuds qui se forment dans sa toile, et tantôt il est cette immense vide dans lequel nous, et toutes choses, sommes placés, inexorablement enfermés dans une individualité que toute la vacuité de l'espace enferme dans la solitude.

À côté de cela, cette physique si étrange me parle d'un univers qui serait, comme par hasard, tantôt ce vide dans lequel existent les choses tels des ilôts que mille océans séparent, et tantôt cette substance parcourue de mouvements qui sont autant d'états d'une totalité. Tantôt je me sens individu, tellement seul que je suis alors mon seul espoir et ma propre personne se confond avec mon Dieu personnel, et tantôt je ne suis qu'une vibration singulière de l'étoffe universelle, je suis une part de la symphonie générale.

La tendance naturelle au dualisme et à la préférence, au jugement intempestif qui permettrait, soi-disant, de dégager le primordial du factice, l'essentiel du contingent, le vrai du faux, me pousse à ne voir qu'une perspective des choses: la mienne. Mais comment ne pas voir que je ne suis pas moi-même une chose immuable et que chaque instant est une reconstruction de mon ego, et chaque regard, chaque souffle est aussi nouveau que le présent? J'ai peut-être besoin d'apprendre à ne plus rien rejeter, à voir dans chaque chose une vérité, un état que ma perception isole du tout mais qui joue une partition cosmique dont je suis tout à la fois effet et cause. Il me faut apprivoiser ce perpétuel mouvement qui m'enrichit, il me faut peut-être aussi apprendre à ne plus m'accrocher au passé, à des idées qui seraient comme ces fruits tombés de l'arbre.

Peut-être alors m'apercevrais-je que la Vérité est faite de toutes nos erreurs.

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