mercredi 23 mai 2012

Celui qui s'écrit

La vérité, définitivement, n'existe que dans un temps et un espace déterminés.

Et en dehors de ce paradigme,
Il n'y a plus rien que le silence du monde et que le bruit du doute.

Et moi qui incarne une vérité en perpétuelle mutation,
Je tourne mon jugement (que d'autres nomment regard) vers mon passé,
Puis vers mon avenir,
Alors qu'il n'y subsiste rien,
Rien d'autre qu'une poignée de rêves et quelques souvenirs au vent.

Je ne suis plus rien;
Mais je suis pourtant celui qui dit qu'il n'est plus rien.

Je ne fais plus rien;
Mais j'écris pourtant que je ne fais plus rien.

Alors que suis-je?
Celui qui s'écrit sur le monde, sous la forme d'une interrogation?
Celui qui s'écrit parfois mais qui aime le plus souvent à regarder les autres s'effectuer?
Celui qui a la religion des autres?
Celui dont le bonheur est d'observer les hommes, celé dans un repli de l'espace-temps, amoureux?
Celui qui a la foi et dont l'amour est le seul dogme?
Celui qui est moi?

Peut-être au fond, celui qui vit de vous regarder vivre;

Celui qui voit, et celui qui s'écrit?

Aucun commentaire: