mercredi 9 juin 2010

Son noeud

Elle aime les noeuds et je me demande encore pourquoi.

Elle aime les noeuds faits avec du ruban, les noeuds doux comme la soie qui se défont dans un silence feutré.

Elle porte un noeud sur son coeur que j'ai un jour osé effleurer de mes gros doigts vulgaires. Je ne sais pourquoi elle a accepté de me laisser tenter de le dénouer, moi qui ne suis qu'une bête, un animal sans grâce dans son monde étoilé.

J'ai attrapé un bout, ça faisait plutôt doux sur la pulpe de mes doigts qu'elle voudrait manger parfois. J'ai attrapé un bout et puis tiré un peu, timidement, comme un chat qui passerait la patte, comme on tremperait son doigt dans l'eau chaude ou qu'on toucherait la plaie d'un enfant.

À mon grand étonnement, le noeud s'est délié dans un froissement d'amour, libérant la confiance. Je m'appliquais comme un benêt, la langue entre mes lèvres pendant qu'elle me regardait faire, moi l'homme, le rustre. Je me souviens maintenant. Je me souviendrais tout le temps. L'amour dans son regard alors que je prenais pour moi son essence de Sylphe.

Elle c'était un noeud, une porte à ouvrir. Elle m'a donné la clé et m'a laissé tirer sur le ruban de son âme. Elle a laissé glisser ce voile intriguant qui fait d'elle la femme fatale, la femme que j'aime tout simplement.

Elle s'est offerte et maintenant elle gît là dans mes mains. J'ai ce ruban dénoué sous les yeux et je ferais tout pour ne pas le lâcher, pour ne pas le froisser.

Si les sentiments étaient palpables, je t'attacherais les mains avec ma passion pour te baillonner avec ma tendresse et enfin quand tu auras froid et faim dans ta prison éphémère, ce sera mon amour qui t'habillera et puis mon temps que tu mangeras.

Aucun commentaire: