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mardi 10 septembre 2019

Le silence du monde

-Je ne sais pas...
-Je ne sais pas quoi?
-Je ne sais pas... Je ne sais rien. Je ne sais vraiment pas...
-Mais il n'y a rien à savoir.
-Toutes ces questions auxquelles je suis incapable de répondre, pour lesquelles je n'ai pas même l'once du début d'un commencement de réponse...
-Toutes ces questions n'existent pas. Il n'y a pas de question, par conséquent nulle réponse.

Le silence fait jouer sa musique, un silence sans durée, sans mesure.

-C'est un peu artificiel et spécieux comme façon de procéder non? N'est-ce pas une façon bien lâche de résoudre les problèmes?
-Ni plus ni moins que l'acte d'en poser. Sans question il n'y a plus de réponse. L'interrogation crée la tension, l'attente d'un ailleurs et par cet acte rend le présent inconfortable.
-Mais ces questions jaillissent sans mon consentement, elles semblent pleuvoir sur moi comme une bruine qui menace à tout instant de se transformer en torrent...
-Sont-elles un objet extérieurement réel et qui s'impose à toi?

Le silence glisse, feutré, sans marque.

-Observe les questions sans te sentir visé par elles. Le questionnement est comme la douleur. Cette dernière est l'attente d'autre chose, d'un présent dépourvu d'elle mais dès lors qu'on prend la douleur comme donnée éternelle ou atemporelle, comme un présent inévitable, alors la douleur n'est plus douleur, elle n'est que sensation parmi d'autres sensations. Observe tes interrogations sans espoir, en oubliant même jusqu'au concept de réponse.

Le silence, partout, omniprésent, presque absolu; abolissant tout sur son passage, jusqu'à la trace même des paroles qui l'ont précédé. De tous temps le silence du monde.

jeudi 5 avril 2018

S'effacer



Ne me demande pas.
Et puis, si tu demandes ce sera pareil.
Le même vide.
Agaçant d'abord,
Puis glaçant enfin.
Comme beaucoup,
Tu n'aimes pas les miroirs.
Parce qu'ils renvoient ta face
En reflet dans le silence.
Trop bruyant.
Le silence est parfois bien bruyant.
Je n'ai pas de réponses à tes questions.
Je ne connais pas d'humains avec des réponses.
Je connais des croyants lucides,
Et des croyants aveugles.
Parmi ceux-là des inoffensifs
Puis d'aucuns si nocifs....
À quelle catégorie j'appartiens?
Encore une question
À celui qui ne sait rien.
À quelle catégorie j'appartiens pour toi?
D'accord, et maintenant pour eux?
Et pour les autres?
On est rarement un con sphérique.
C'est tout ce que je voulais dire.
Il y a toujours un angle où l'on est autre.
Sais-tu à quelle catégorie tu appartiens?
Je veux dire, pour toi-même.
De toi à toi pour ainsi dire.
Ne tremble pas comme ça.
Je suis un peu direct.
Mais un jour,
Chez toi,
En relative sécurité,
Prends le temps de sonder la question.
Tu me diras que si c'est pour finir comme moi,
Plutôt passer son tour.
C'est ton droit.
Mais lorsqu'on croit que ce sont toujours les autres les ennemis,
Il me semble intéressant de s'assurer un jour que ce n'est pas soi-même.
Je n'ai pas de leçons à donner.
À personne.
Ce n'était pas une leçon.
C'était tout juste une proposition.
Qu'est-ce que je vais faire?
Maintenant?
Je vais m'en aller par les rues,
Et puis rentrer chez moi.
Si je serai là au cas où tu aurais besoin?
Je ne sais pas si je serai toujours là,
Mais tant que j'y serai tu peux compter sur moi.
Tu ne pleures plus désormais.
Je constate c'est tout.
Depuis longtemps je ne t'ai pas vu pleurer.
Du moins pas par ma faute....

Bientôt,
Tu n'auras plus ni colère,
Ni angoisse.
Je serai quelque part
Mais tu n'en auras cure.

Bientôt,
Dès aujourd'hui,
Je m'efface.
Comme face à l'aurore
Un vieux lambeau de nuit.