vendredi 2 septembre 2016

Le bruit des campanules

Toi qui regarde les campanules de souvenirs qui éclosent en ces textes, que retiens-tu du peu de beauté que tu glanes en ces champs dévastés (et malgré tout si fleuris...)?

Moi je ne retiens rien dans mes filets que le contentement du geste créateur, le repos sans effort du mouvement accompli dans sa vertu première.

Depuis les sombres réseaux du néant qui quadrillent mes sous-sols, s'élèvent les cultures qui en ces sous-terrains foisonnent, et qui, par l'ultime effort d'une technique devenue soi, perce la croûte résistante qui semble séparer le royaume imaginaire du monde.

Qui goûte mes physalis aime à briser toutes les cages, qui se délecte des arômes poétiques, quels qu'ils soient, est le passager de tous les sons accordés, des musiques libérées.

Chaque lecture est une lunule qui vient mourir sur la fleur des mots, et emporte avec elle la seule réalité qu'ait cette fleur: la sensation éphémère des choses qui glisse et se transforme; le froissement de soie que font en coulant sur les joues tous les silencieux pleurs.

Quelque part se déverse l'existence, en un lieu qui n'est rien.

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