mardi 14 janvier 2014

La démocratie occidentale révèle son vrai visage?

La démocratie a mal; et ce depuis longtemps malgré son silence relatif. La rue a bien grondé quelques fois, mais les appels ne trouvent qu'un écho limité, chacun reprend sa route après avoir jeté un regard curieux et quelque peu craintif vers la source du chahut. L'homme moderne marche vite, pressé de se rendre à son travail ou d'en sortir, il regarde ses chaussures de peur de croiser le regard de l'autre, et ne parle à personne, isolé par ses écouteurs. Pendant ce temps là, le peuple s'insurge, faiblement; il s'agit désormais d'une masse désorganisée, d'une somme d'individus regroupés dans l'anonymat d'une foule mécontente. L'espace public n'est plus nous disait Arendt, nous sommes à l'ère de l'opinion publique et la rue n'est plus que le lieu de la sédition communautaire. Mesdames messieurs, bienvenu dans mon monde, mon "pays". Dans ce contexte politique assez curieux, survient l'affaire Dieudonné. Jusqu'à présent, l'on avait pu accepter la direction du pays, l'anomie politique de l'Etat dont la démocratie n'est qu'un nom qui colle encore parce qu'on le maintient de force sur un corps étranger; il suffisait de vaquer à ses occupations, on était encore libre de se centrer sur sa petite individualité, ses maigres choc personnels, positifs ou négatifs. On pouvait continuer de s'enfermer et faire semblant de ne rien voir, ou bien être véritablement impuissant et résigné face au statu quo. On pouvait encore rentrer chez soi, allumer un joint et puis regarder des conneries sur internet, ouvrir une bière et se faire à manger en regardant un film téléchargé. On pouvait se laisser consumer par la fatigue pour recommencer le lendemain. Mais aujourd'hui ce n'est plus possible, il a fallu que toute cette sphère d'égoïsme, de culture de l'individualité nombriliste soit mise en danger pour que la conscience se meuve, qu'elle entraîne la volonté avec elle et que le train se mette en marche. un spectacle a été interdit. On nous a privé du dernier refuge de liberté que la société moderne nous accordait encore: le loisir. Que s'est-il passé?

Adieu liberté

Si l'égalité n'a jamais été à l'ordre du jour, la liberté, elle, aujourd'hui n'est plus. Du moins c'est officiel. Ce pays est aujourd'hui capable d'interdire le spectacle d'un humoriste. Cet acte qui se fait au nom de la dignité humaine, au nom de l'apaisement entre les communautés et de la sécurité, est l'ultime limite qu'il ne fallait pas franchir, au-delà ce n'est pas le soleil mais le totalitarisme; et mieux vaut rester à bonne distance de l'un comme de l'autre. Le ministre de l'intérieur a même fait passer une circulaire permettant d'abolir, à l'avenir, tout spectacle présentant des risques de troubles à l'ordre public. Autrement dit tout spectacle ou oeuvre d'art qui pourrait déplaire à une communauté (ce qui est presque tout le temps le cas) peut être interdit (on me rétorquera que l'interdiction n'est valable que s'il y a eu condamnations préalables, mais dans un pays où l'on est condamné pour des sketches...). Il est désormais loisible de parler de rien, et seulement de rien, encore que les adeptes du tout, ne pouvant le supporter, risqueraient de se mettre en branle et de créer quelques remous malvenus dans la société. On ne trouble sous aucun prétexte le troupeau qui doit rester disponible et concentré afin d'acheminer son quota d'énergie quotidienne, inlassablement et inexorablement, vers les entreprises et les bas lieux de la production économique. La politique d'aujourd'hui est une vaste entreprise de conduction de l'énergie, l'homme est un combustible et rien d'autre. Arendt (Les origines du totalitarisme) nous expliquait comment les systèmes totalitaires instaurent une logique du mouvement pour le mouvement: le progrès et le flux perpétuel remplacent le monde et l'assise du cosmos. Ainsi, plus de recul sur les choses, simplement un présent immédiat qui plonge l'individu dans un mouvement où rien ne se fixe, où la pensée ne trouve jamais de fondement sur lequel s'élever et prendre de la hauteur. On le voit aujourd'hui avec le règne de l'information quotidienne, le déluge d'annonces qui s'abattent sur les hommes les poussent en avant, empêchant tout regard en arrière, toute abstraction nécessaire à la réflexion: le philosophe est celui qui peut s'extraire du mouvement (cf Platon), mais qui a le temps, de nos jours, d'être un Socrate. Selon Arendt, il y a deux grandes causes du totalitarisme: la technique et la population qui forment une puissance propre à menacer le pouvoir en place. Ainsi la société de masse détruit l'espace public et jette en pâture à la plèbe des opinions pré-mâchées, du prêt-à-penser que l'homme pressé s'accapare avidement, heureux de pouvoir défendre quelque chose qu'il n'a pas le temps de comprendre, encore moins de critiquer. Nous sommes des spécialistes et nous avons tous un travail à faire. Le peu de temps libre est réservé à l'oubli dans les loisirs, personne, ou si peu de monde, n'a envie de s'interroger et d'entreprendre ce travail d'ascèse que demande la compréhension rationnelle et la recherche. L'homme est bel et bien réduit à la simple survie, saupoudrée de maigres périodes de repos dans l'oubli, il ne construit pas sa richesse intérieure mais celle, bien ostentatoire, des autres, de ses maîtres. L'"animal laborans" est la condition de l'homme moderne. Agemben ne s'y est pas trompé, pour lui, l'Etat totalitaire est le nomos de la modernité et sa méthode est la zoo-politique, c'est à dire l'administration de la "vie nue", prise dans la seule perspective de sa reproduction sans fin.

Quel recours avons-nous donc pour se prémunir de l'état d'exception que fait régner le souverain? La sédition, qui sera réprimée violemment et perçue comme un signe de fascisme, ou bien l'appel à l'inconstitutionnalité. Mais quelle valeur possède la constitution aujourd'hui dans un pays qui en viole les principes élémentaires en toute impunité? Pourtant, la constitution est le fondement même de la démocratie, elle est le texte censé garantir la souveraineté des citoyens par delà toutes les formes de gouvernement. L'interdiction du spectacle de Dieudonné est une violation évidente et sans appel de trois articles de la constitution, à savoir les article 18, 19 et 20 de la déclaration des droits de l'homme.

Article 18

Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites.

Article 19

Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit.

Article 20

1. Toute personne a droit à la liberté de réunion et d'association pacifiques.
2. Nul ne peut être obligé de faire partie d'une association.


Ces trois articles assurent à eux seuls que tout citoyen français a le droit d'exprimer ses opinions librement, en privé comme en public, chose que ne peut plus faire aujourd'hui l'anti-communautariste Dieudonné. Il semble bien que l'humoriste soit devenu un "homo sacer", figure archaïque du droit romain qui réfère à une personne destituée de tous ses droits (à tel point que tout le monde peut la tuer sans crainte). Le terme peut paraître exagéré mais nous n'en sommes pas loin. Dieudonné a déjà fait l'objet d'agressions dont les médias se sont montrés peu enclins à se faire les relais, eux qui sont habituellement assez bruyants lorsqu'il s'agit de mettre en scène la violence de la société. Mieux, une personne qui pirate le site internet de l'artiste et publie les noms et adresses des personnes ayant acheté des produits Dieudonné, trouve aujourd'hui un refuge sur un site d'information communautaire (jssnews), et se voit élevée au rang de héros ou de modèle, par les mêmes personnes qui crient au loup et exigent de la démocratie des sanctions face aux propos d'un humoriste qui les dérange. Il me semble soulever là un premier paradoxe: comment se réclamer de la démocratie et soutenir les délits d'un individu qui non content de pirater le site d'un artiste, viole la vie privée de milliers de personnes sous prétexte qu'acheter un produit Dieudonné constitue un acte anti-sémite? Deux poids, deux mesures?

Agemben nous donne les trois points fondamentaux du pouvoir souverain, à savoir: le bannissement, la disqualification et le pouvoir d'éliminer. Tout est rempli ici (toutes proportions gardées): Dieudonné est interdit de spectacle et donc banni des villes et dorénavant de son théâtre, la loi vise à la disqualifier totalement avec l'appui des médias qui appellent à l'interdiction (notamment avec cet appel inquiétant à la censure sur internet) de tous moyens d'expression public, et enfin le tabassage en règle qui devient chose courante, qu'il vise l'artiste lui-même ou ses proches (on pense à l'affaire des quenelles ou même au régisseur son de Dieudonné). Dieudonné est devenu cet homme sacré, exclu de la sphère du droit, et qu'il devient quasiment loisible de maltraiter physiquement.

Avec tous ces éléments on est en droit de se demander si notre "démocratie" ne s'achemine pas (ou n'est d'ailleurs déjà pas en marche) vers un système pré-totalitaire, voire totalitaire? C'est ce qu'il faut étudier avec la question de la liberté d'expression et la liberté d'opinions.

L'espace inter-communautaire: un nouvel état de nature?

Il est assez inquiétant de voir les citoyens d'un pays, appartenant à une communauté, se réclamer de la démocratie pour interdire une autre communauté de s'exprimer publiquement. On a même pu entendre un journaliste (Patrick Cohen) affirmer que l'on ne pouvait pas penser ce qu'on voulait. Ainsi, liberté d'expression et liberté de conscience ne seraient plus des acquis au sein de notre "république". Je rappelle, pour l'anecdote, que même un Hobbes qui prônait l'autorité absolue du souverain sur ses sujets, n'allait pas jusqu'à remettre en cause la liberté de conscience. Il faut donc se demander où est la vraie violence? Est-elle dans les propos d'un artiste, ou dans les actes d'une communauté et d'un gouvernement qui interdisent tout bonnement à un individu ou un groupe d'individus de s'exprimer? Est-elle dans la production d'opinions ou dans l'interdiction d'opinions? Est-elle dans l'élargissement du champ d'interprétation des faits politiques et sociétaux ou bien dans leur rétrécissement à un faisceau d'idées autorisées et approuvées par un pouvoir en place? L'interdiction naît de la peur et mène l'individu à se rétracter sur lui-même, jusqu'à devenir intolérant à tout corps étranger, toute nouveauté. Le gouvernement a peur aujourd'hui du symbole anti-système que représente Dieudonné, il en a peur parce qu'il représente un danger pour le maintien et la reproduction du pouvoir. L'idée crée un horizon et la multiplication des horizons permet l'analyse et la confrontation, c'est à dire un élan vers une vérité qui naîtrait du choix rationnel. La liberté est ainsi dangereuse pour un pouvoir qui ne peut aujourd'hui tirer sa légitimité que de son unicité. Si le pouvoir se maintient encore c'est parce qu'il fait en sorte qu'il n'y ait pas de réelles alternatives, tant au niveau symbolique et idéel qu'au niveau concret et pratique. Que se passerait-il aujourd'hui si chaque communauté se sentant offensée par les propos d'un individu réclamait la restriction de sa liberté d'expression? Plus personne ne pourrait parler: les conflits existeraient à tous les niveaux et nous serions dans une situation absurde où le corps politique ne pouvant se faire le relai de chaque communauté s'annulerait jusqu'à réduire la population au silence ou à la guerre. Imaginons un instant que Dieudonné soit cet affreux agitateur et boutefeux de la haine des juifs qu'on veut qu'il soit: premièrement jamais ses propos n'ont incités à la violence (contrairement à ceux d'un Klarsfled par exemple), et deuxièmement, la liberté d'expression requiert qu'il ait tout de même le droit absolu de proférer ses opinions à haute voix sans être inquiété. La république s'est précisément instituée sur ces bases inaliénables, elle est le produit de la raison et de la multiplicité des idées nécessaires à la liberté (cette dernière ne subsistant que par le choix). Nous n'avons pas le droit d'interdire à quelqu'un de s'exprimer, même si ses propos nous blessent et nous dérangent. interdire c'est vouloir imposer à tous son point de vue, c'est se faire soi-même unique norme et c'est ainsi annihiler tout esprit critique, toute possibilité d'évolution. Nous devrions plutôt nous inspirer du modèle scientifique qui, loin d'être parfait, encourage tout de même à la confrontation des idées et part du principe que c'est par l'analyse des éléments et leur synthèse selon des critères rationnels et empiriques, que se forme la voie vers une compréhension réelle. Le message de l'interdiction des idées est toujours suspicieux puisqu'il suppose un peuple incapable d'entendre la raison dans le foisonnement des idées, un peuple esclave et infantile qui ne peut que suivre les différents mouvements qu'on lui propose selon les faiblesses de ses passions. Mais la démocratie s'est-elle consolidée sur le présupposé d'un peuple incapable et inapte à l'esprit critique? N'est-ce pas plutôt tout l'inverse? D'ailleurs la représentativité a-t-elle velléité à se substituer à l'impéritie des citoyens? Il me semble que non, et l'affirmation contraire serait un aveu de non démocratie, ce serait admettre que les citoyens se sont dépouillés de leur souveraineté au profit d'une aristocratie.

Désinformation: les propriétaires du sens

Outre ces considérations, il serait intéressant de revenir sur le cas précis de Dieudonné puisqu'il fournit une merveilleuse illustration d'entreprise de désinformation de la part des médias. En effet, on veut nous faire croire que Dieudonné est un communautariste proche de l'islamisme et qui vise à la destruction des juifs... Tout un programme. Chose curieuse, puisque Dieudonné, pour tous ceux qui le suivent depuis les débuts ou se sont simplement intéressés par eux-même au phénomène, est un anti-communautariste notoire. Assistons-nous à la mise en place d'une double-pensée? Quasiment tous les spectacles de Dieudonné mettent en scène les principales communautés (surtout religieuses) de la société en mettant en lumière les absurdités d'une identification communautaire et les impasses dans lesquelles celle-ci peut plonger une société. Absolument toutes les communautés en prennent pour leur grade et ce de manière équivalente, pourtant une seule outrepasse le stade du mécontentement pour réclamer une condamnation judiciaire. À partir de là, l'opinion publique va s'attacher à faire connaître Dieudonné sous le triste sobriquet d'anti-sémite, lors même que ses attaques envers d'autres communautés sont aussi violentes. Il faut donc interroger le processus qui s'est déclenché: pourquoi une seule communauté parmi toutes celles visées par l'humoriste s'est acharnée à détruire la personne de Dieudonné par des actes (l'action politique n'est pas symbolique, elle est avant tout pratique puisqu'il s'agit de condamner quelqu'un et de poser des interdictions)? Je n'ai pas la réponse à cette question et je n'ai pas les moyens d'enquêter sur le sujet. D'autres, j'espère, essaieront de comprendre ce phénomène afin d'identifier les causes d'un tel danger.

Qui donc décide de qui est anti-sémite ou non? Il existe une bonne partie de personnes, comme moi-même, qui suivent Dieudonné depuis les débuts et n'ont jamais pensé un seul instant que celui-ci était un anti-sémite. Nous avons des arguments à faire valoir, et nous sommes ouverts à la discussion. Pourtant dès qu'il s'agit d'argumenter sur ce sujet avec l'opposition, tout raisonnement discursif se voit barré la route et n'a plus que le mur des insultes ou des jugements arrêtés (fasciste, anti-sémite, etc.) qui constituent le premier et le dernier point d'une argumentation qui n'aura jamais lieu. On ne peut tout simplement pas discuter sur ce sujet. Les médias n'y sont pas pour rien puisqu'ils produisent avec prolixité des articles orientés, et si peu neutres qu'ils en sont choquants. Beaucoup, colportent ces opinions toutes faites sans même connaître les fais dont ils sont issus et qu'ils prétendent juger. Qui a décidé que la quenelle était un symbole anti-sémite? Dieudonné? Non, ce geste a été esquissé au départ pour illustrer la pénétration par une nageoire de dauphin, on est plus proche du bras d'honneur que du salut nazi inversé. Pourtant, il est fréquent d'entendre des personnes n'ayant aucune connaissance des faits répéter inlassablement que la quenelle est un geste anti-sémite. Sommes-nous libres aujourd'hui d'interpréter les faits différemment et de les mettre en relation afin de leur donner leur sens initial? Est-il loisible aujourd'hui d'être amateur de l'humoriste sans être accusé d'antisémitisme? Peut-on faire le geste de la quenelle sans craindre une agression? D'ailleurs il est assez étonnant qu'on nous parle de tolérance lorsqu'on tente de faire interdire des opinions qui dérangent (en outre dans le cadre d'un spectacle) alors même que les accusés, loin de vouloir faire interdire les opinions de la communauté qui leur veut tant de mal, se cantonne à protéger ses libertés fondamentales. Nous sommes dans une situation où quelqu'un se défend face à une horde d'attaquants et où l'on tente tout de même de nous faire croire que la haine et le danger sont du côté de celui qui se défend sans aucune intention de vengeance. On en arrive à un tel degré de paranoïa que la LICRA va même jusqu'à émettre des doutes à propos de l'interprétation du titre du nouveau spectacle de Dieudonné "Asu zoa" (« “Asu” est l'acronyme inversé pour “USA” et “Zoa” est le nom d'une organisation sioniste américaine »). À quand une demande d'interdiction face au danger latent que représente une conscience fermée sur elle-même et qui pourrait contenir des pensées subversives incontrôlables ?

Conclusion

Je souffre de vivre aujourd'hui dans un pays qui ne représente que la bêtise d'une élite qui est tellement discréditée que les gens ne s'occupent même plus d'eux. La France n'est plus un pays libre, encore moins une démocratie. Si aucun moyen constitutionnel n'existe pour que les citoyens gouvernent eux-mêmes, je ne vois que la solution de la sédition généralisée. Il faut rompre avec la professionnalisation du politique et inventer les garde-fou nécessaires si l'on choisit de garder le modèle d'une démocratie représentative (on pense ici aux propositions d'Etienne Chouard). La démocratie n'est plus, mais le peuple existe-t-il encore? J'ai peine à croire que nous soyons endormis depuis si longtemps que l'appel de la raison reste inentendu, et si cette dernière est muette et impuissante face aux passions, alors sachons utiliser les passions pour lui prêter une voix qui sera entendue partout. j'ai honte d'être français, j'ai honte de mes maîtres, je ne reconnais aucune légitimité à ce gouvernement qui continue d'utiliser des mots en signifiant pourtant le contraire. Le mensonge généralisé est devenu tellement grossier qu'il ne prend plus la peine de se cacher, nous avons sous le nez les preuves accablantes de notre servitude et continuons pourtant de défendre quelque chose qui est mort, depuis bien longtemps. Les idées n'appartiennent à personne et n'ont jamais agi. Il faut aujourd'hui les défendre, il faut les multiplier, il faut se les approprier car ce sont elles les horizons de nos agissements, ce sont elles qui confèrent le sens de nos vies. Nous devons choisir les idées et pour cela nous devons avoir le choix. j'écris ce texte pour qu'existe un autre raisonnement et d'autres interprétations de certains faits qui secouent aujourd'hui l'actualité française. Je ne défends rien d'autre que la liberté de tous et je me réveille aujourd'hui de mon sommeil politique, et je remercie pour cela Dieudonné. Je me bats pour que ses idées aient droit de Cité, au même titre que celle de ses ennemis. Seule le dialogue et la raison pourront nous sortir de l'ornière de ces conflits d'opinions qui constituent ce que d'autres (à la lumière de qui nous devrions parfois penser) ont un jour appelé le "royaume des ténèbres".

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