dimanche 15 mai 2011

Ecce homo

Alors on veut des philosophes
Au coin de toutes les rues?
Dans chacune de nos strophes,
La vérité à nue?

Dans les milieux interlopes
Où s'ébauche l'espoir,
On danse la valse des chopes
Et parle jusqu'au soir.


Point de panégyrique vain,
Ici on crache sur les hommes,
Et leur Pandémonium,
Voyez les béotiens!

On patrocine ici,
On fait concurrence à la nuit,
Se prenant pour des doxographes,
De l'homme on écrit l'épitaphe.

Mais on a mille titres,
Du port et du mérite,
On se croit valeureux
Et tellement généreux.

À nous les solécismes,
Les mines patibulaires,
Et pourtant loin des truismes,
Et des phrases trop claires,


Ici, dans cette méphitique fange,
S'est tapie la vertu,
Si loin de la figure des anges,
Leur préférant la rue.

Alors on joue aux philosophes,
Et parle noétique,
Se croyant sain et sauf,
Bien loin de toute éthique.


On lustre nos bons mots
Et fiers de nos rimes,
On se met en abyme.
Oyez oyez, ecce homo...


Les "gueux" se taisent sur demain,
Mais tracent un chemin,
Délaissant nos discours
Pour une lampée d'amour.


Ni la haine ni les coups
Ne les incline au dégoût
Car ceux qui vivent la misère
Gardent au fond d'eux cette lumière.

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