dimanche 27 septembre 2009

J'écris

Ce soir j'écris pour:

la chaleur du nid, celle de la famille et de son pouvoir lénifiant.
L'harmonie d'une musique dont les vibrations viennent résonner dans le coquelet avec douceur.
L'amitié, qui vient vous libérer chaque fois que vous vous ensablez dans les contraintes.
Les gens dans les parcs qui vont et viennent s'imprégnant de l'esprit des lieux, de la vie des arbres et de la nature.
La caresse du soleil qui fait se rouler par terre les animaux.
L'effluve d'une femme qui embrasse toutes vos cellules jusqu'à étourdir la conscience.
L'odeur de la nourriture d'antan, celle qui réunit, celle qui sublime les nécessités, fait de la survie la vie.
J'écris pour ma famille: l'amour des parents qu'on ne mérite pas tout le temps et qui pourtant vous inonde de sa constance.
Celui des grands-parents légèrement teinté d'inquiétude et qui se repaît de notre insouciance.
J'écris pour Courtilles et ses maisons agrestes, derniers remparts contre l'hiver. Ces demeures faites pour affronter la nuit et le froid. C'est la présence des autres qui est propitiatoire à la vie, au bien-être.
J'écris pour le détachement que procure une escale chez maman et papa. Cette petite pause dans la routine qu'on s'est construite, on se laisse aller, vivre, ça ne dure jamais assez comme toutes les trêves.
Je chante les soirs d'été sur la terrasse à Corbés, à manger et boire le sang de la terre, à partager le savoir qu'être en vie ça se fête, réunis.
Et puis les voyages en train ou en car. D'une petite impulsion de départ, on obtient son billet: le droit de se reposer d'un point à un autre, le droit de donner les clés à quelqu'un d'autre et de vagabonder avec alacrité parmi les pensées qu'on égrène comme du bonheur, comme des notes de musique.
J'écris pour la marche, ce mouvement qui devient progressivement naturel, qui vous emmène autant que vous l'initiez. Lorsqu'on marche, l'on est souverain, l'âme tranquille et sûre d'elle attire tous les regards quand elle avance, c'est la danse de l'univers.
J'écris pour les ciels étoilés d'été à la campagne. Ce scintillement du firmament qui irradie des profondeurs, de cette couleur bleu nuit qui appelle l'infini.
J'écris pour la planète qui nous abrite et nous nourris, au sein même de la violence de l'univers qui ne cesse de se détruire pour rebâtir.
J'écris pour moi, oeuvre d'art qui donne forme nouvelle à la vie, pour mon chemin qui aime les détours et qui se perd pour resurgir, pour la symphonie que je compose jour après jour, temps après temps.
J'écris pour vous, qui cherchez du rêve, qui cherchez la vie dans ses signes, pour que vous retrouviez votre voix.
J'écris pour Tout, à qui j'emprunte des morceaux de vérité, à qui j'emprunte l'humanité.
J'écris autant que je parle avec des courbes, mélodiques ou graphiques, pour encenser la forme, la souligner dans son envol.
J'écris!

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