Pour que tu m'inspires un peu de nouveau
Je donnerais un poumon, le rein, ma peau
Tant les nuits désormais sont atone à t'attendre
On dira -- dira-t-on? -- que je suis écorché
Vif, erratique à côté
Enclavé dans des songes en cendre
Et c'est pourquoi, peut-être, mon esprit est fumée
Dont la braise lointaine est cet absent foyer
Tandis qu'in(can)de(s)cent je saigne
Ai-je encore une veine
Où navigue du sang
Ou ne suis-je qu'effluve
En un lacet de vent?
Dans la lave des astres furieux
Je baigne mon cœur injurieux
Sans que rien, jamais, ne m'effleure
Pas un secret, même en miettes,
Ne pleut plus sur ma tête
Esseulée sous le linteau des nuits
Monde enfant de Solitude
Brode sur l'âme ennivrée d'habitudes
Le motif adulé de ce libre murmure
Celui-là même par lequel
J'ai connu cet abîme qu'appelle
En moi ce désir de beauté
La vérité du monde est sèche
Quand en vain l'on recherche
En son propre néant
L'harmonie cellulaire
Chante pour moi de nouveau
Je donnerai ma raison, mes yeux et ma peau
Tant en moi s'amplifie le désir de me rendre