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jeudi 5 septembre 2019

Ce qu'implique expliquer

Tous les poèmes commencent de la même manière, peut-être un peu comme les vies... C'est en amont qu'il faut rechercher la genèse de ce cri primordial. Je me lasse toutefois d'accorder ma voix sur cette clef de sol, de commencer une strophe ou un paragraphe par un vers éculé ou une phrase surannée qui n'a de mérite que de servir de tremplin à l'élan qui suit.

Ce qui serait ravissant c'est de voir d'où surgit cette sève qui trace un lit sur le fond blanc des pages. Pour moi, il s'agit bien souvent d'une phrase, une phrase qui, sortie de son contexte, n'a que peu d'attrait, mais liée comme elle l'est dans mon expérience - peut-être au sein d'une chanson ou comme aphorisme illustrant un dessin -, prend une valeur pareille à la blue note. Toute sentence est propre à charrier le cœur de la mélancolie. C'est dire à quel point les mots et tout leur industrieux assemblage ne veut rien dire. La vraie grammaire est celle des sentiments, toujours subjective, parfois imprévisible comme cette blue note à laquelle on s'habitue pourtant.

Si vous saviez de quelles ineptes fosses sont parfois sorties certaines de mes complaintes. Il m'aurait fallu peut-être noter tout cela dans quelque appendice utile à tous curieux.

Ce texte est né de la phrase "Looking for america", titre d'une chanson de Lana Del Rey que je n'avais alors pas encore entendue.

Mais peut-être n'est-ce là qu'illusion... Comme celle de ces fameuses causes premières. Que sais-je de la cause des causes...? Il n'y a aucune explication aboutie, il n'y a que des phrases incrustées dans d'autres.

C'est en elle-même que toute curiosité trouve satiété.

vendredi 7 juin 2019

J'aime le silence quand il est cri



Plus dans les clous, en décalé, en dehors à côté
De la musique

Plus dans mes mots, ni dans les maux, mais l'aphasie
Des euphoriques

Et ça m'écoeure d'être un sujet, clos dans l'ici, cabot docile
Je n'aime la vie

Qu'en bel objet sis dans ses formes, j'aime le silence aussi
Quand il est cri

Et si j'écris, je suis l'objet, le spectateur donnant des formes
À la durée

La vacuité, l'en-soi parfait, grand absolu
Qui me défait

Vas t'en bonheur, désincarné, amère liqueur
Qui rend muet

J'aime le silence quand il est cri
J'aime le reflet des verres sans tain
La destinée dans les écrits
Pour exister comme on s'éteint