mardi 11 janvier 2022

Boomers

 Le siècle croupissant continue sa marche putride, rejeton dégénéré de boomers unis dans la démesure nihiliste. L'histoire moderne est un sillon sanieux sur lequel poussent de pathétiques orties qu'on ose encore appeler hommes. Moins que des esclaves en laisse, ensemencés par un syndrome de Stockholm plus vif que l'enfer et qui fait le supplicié plus vicieux qu'un démon. Frères! Nous sommes parvenus à jeter dans le monde une génération entière d'utopistes, à l'entendement et aux sens suffisamment atrophiés pour ne plus sentir le réel, et faire de son rêve informe un dogme naturalisé, mouvement vers le rien qui les couronnera enfin du titre honorifique de Derniers des Hommes.

Et toute cette engeance exécrable, qui mange ses enfants dans le siècle agonisant, s'injectant par litres entiers la douce hémoglobine d'une jeunesse éternelle, toute cette engeance liguée contre la vie même et refusant la mort de leur personne: seul dieu auquel ils savent encore vouer un culte. Cette engeance se passe au cou des médailles, se peint aux couleurs de l'honneur qu'ils sont incapables de sentir en eux et qui ne demeurera à jamais qu'une parure à arborer.

Voilà toute l'arrogance des enfants de la paix, toute leur terrifiante bienveillance qui pave patiemment sa voie d'or pour mener à l'enfer le reste de l'humanité, des vivants, tout en exécutant à tour de bras d'insensées anathèmes sur l'autel médiatique de leur Inquisition.

Pauvres fous qui ne voulez partir, dont la paix ressemble à la guerre, dont le bonheur est agonie, dont l'idéal est une impardonnable cécité...

Il vaudrait mieux pour vous que l'épilogue à vos tristes destins soit un néant total. Car il faudra bien du courage, à vous anges déchus, pour affronter le poids immensurable de votre inouï péché.

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