mercredi 6 mars 2019

[ Terres brûlées ] Sang vert des mont neigeux



Dans la vallée sans larme sinue la ganse bleue, la rivière joue de charmes aux dessous argileux. Le poudroiement des fleurs sur fond d'ivre verdure et le nuancier ocre des flancs de la collines s'élèvent sous mes pieds, lèchent mon aspiration céleste, mon âme est partagée entre errances stellaires et fruits murs de la terre.

Le territoire insulaire offre son éventaire, jette sur les yeux d'indéfinies couleurs de feu tandis que la monochromie neigeuse des monts surveille de son perchoir ce paradis perdu, îlot si dérisoire. Petite route montagneuse, terre où s'impriment les roues crantées de noir, fraîcheur du soir qui descend pour un bain de douceur en la prairie de fleurs.

Comment tant d'opposés parviennent à se marier dans une agonie atomique, ce monde ondulatoire grignote les frontières, accorde chaque note en gamme chromatique, dissous dans son étoffe les vaines identités. Dans ma veine: entité nomade, en dérive au long des frondaisons froissées par le vent des montagnes. Au loin, en bas, je vois hennir des ânes. Des femmes aux voiles rouges, bleus, verts, djellabas versicolores ondulant comme flammes des vapeurs de terre.

Sur la tête ébouriffée des grands palmiers hirsutes, quartiers de dattes amoncelés, qui pendent en un balancement sucré. L'écho de mon regard entre les murs arides, l'enfance peut s'ébattre en ces gorges liquides.

Là, dans la terre abreuvée, germent les graines de mes vers retrouvés, sur ce lit d'émeraude, source vive et si chaude, où s'élèvent les sèmes de l'exquise palmeraie.

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