lundi 6 août 2012

Cour de récré

Tiens, encore une image du passé qui file sur ma conscience...
Aucun présent dans mes réflexions, des souvenirs et nulle délivrance.
L'ami qui s'exprime dans la lumière, sa lueur est éteinte;
Moi qui l'anime à rebours quand l'existence porte plainte
D'être bafouée chaque instant dans nos abris à mémoire.
On est tout seul, maître du monde, et le monde un grimoire;
Qu'un rayon d'intelligence vienne se poser sur une page,
Ce n'est jamais rien d'autre qu'un lointain héritage
Que l'on fait mijoter pour en sortir de nouveaux arômes.
Seulement l'inédit s'épuise et puis ne restent que les fantômes.
Mais les mots de l'ami restent, têtus, offerts,
Ils attendent une étreinte pour violer l'univers.
Et chaque fois que nous déshabillons ces signes de notre regard
Viennent au monde d'anciens probables et de vieux espoirs.
Le monde est là qui nous boude et se tait
Et nous vexés, lui enjoignons de s'exhiber.
On dissèque ses ombres, chacune de ses traces dans le temps;
Le temps parlons-en, notre cour de récréation pour adolescents
Où nous gribouillons nos dessins naïfs d'enfants sages,
Au fond nous ne serrons rien d'autre que ses images.
Fascinés, l'on scrute chaque détail pendant des heures;
Dans notre cour, on se les échange comme des voleurs.
Des receleurs de rêves, voilà ce que nous sommes.
On pleure on rit on meurt, voilà bien l'homme.

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