jeudi 1 janvier 2009

Temps et perception

Le temps est une notion abstraite et créée par l'homme pour symboliser la relation entre l'état de quelque chose ou objet (au sens large) en un instant "t" et son état lors de l'instant "t+1". Le temps c'est ce qui fait la transition entre différents états.
Il semble probable que le temps ne soit pas continu (mais granulaire), mais nous le percevrions comme tel de par le fonctionnement de notre cerveau analogiquement à la visualisation d'un film qui n'est en fait qu'une suite d'images se succédant assez rapidement à qui l'interprétation limitée du cerveau conférera la sensation de continuité. Le temps semble donc être une succession d'états.

On remarque que tout corps, tout objet, toute matière... tend avec le temps à perdre sa singularité pour se dissoudre enfin dans l'univers (à un rythme plus ou moins élevé selon la matière), les particules se désagrègent pour redevenir de simples parties du tout, sans identité. Le "but", "l'objectif" du temps serait donc la métamorphose de tout ce qui existe en autre chose car toute matière est conservée dans l'univers.

Si l'on veut explorer plus avant la notion de temps et répondre aux questions qui viennent naturellement à l'esprit à ce stade du raisonnement, on s'aperçoit vite que la tâche est quasiment impossible. En effet nous ne comprenons le monde qu'à travers des filtres mentaux, des "abstractions". Nous vivons dans une carte mais ignorons presque tout du territoire (pour reprendre l'expression d'Alfred Korzybski: "la carte n'est pas le territoire"). En fait nous sommes en quelque sorte une espèce de programme qui tente de découvrir le matériel dans lequel il existe. Le seul moyen de répondre à ces questions serait d'être autre chose d'extérieur à la carte. Mais alors pour comprendre le monde dans lequel évolue cette chose, il faudrait se positionner à un niveau d'abstraction inférieur et devenir encore autre chose d'extérieur (et ainsi de suite)...

Il semble exister une infinité de ces niveaux d'abstractions (de l'infiniment petit à l'infiniment grand) ayant chacun leur représentation ou carte du monde, qui varie en fonction des potentialités des organes récepteurs de l'observateur et de l'analyse qui est fait des stimuli que provoquent les choses qui composent le monde.

Nous nous sommes créés une carte du monde, nous avons conceptualisés sur la base de faits et d'hypothèses, nous vivons dans un monde complètement subjectif en utilisant des notions que nous ne comprenons pas entièrement.

La leçon à tirer de tout ça? Le monde apparaît à chacun selon la capacité du cerveau à recevoir et traiter les stimuli extérieurs. En bref, nous sommes des aveugles qui essayent de deviner l'apparence du monde alors même que nous ne savons même pas ce qu'est la notion de "vue"...

Pour "connaître" le monde, il faudrait pouvoir être toute chose qui existe, successivement et simultanément. Ceci ne nous est pas possible actuellement, les polémyques sur la vérité sont donc absolument vaines.

Partant de là, la conscience n'est-elle pas justement l'isolation d'une partie du tout, les débats frénétiques et incessants d'un membre à la recherche de son corps?

Tout semble fonctionner de la même manière: des données sont interprétées par un "programme" (la conscience pour l'homme) "exécuté" par un "matériel" (le cerveau au sens biologique du terme et les organes). Ainsi notre corps se construit en interprétant les gènes et le contenu de l'ADN grâce aux cellules.
Notre conscience nait des stimuli sensoriels interprétés par notre cerveau qui fait partie de notre corps.
La question est: d'où vient le "programme" d'interprétation, d'où viennent les données et la matière qui lie les 2, pourquoi tout cela est-il "là"?
Il est intéressant de noter que les données n'ont aucun sens en elles-mêmes et peuvent être interprétées différemment selon les organismes (une chauve-souris par exemple n'a pas la même perception du monde que l'homme).

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