Poème retrouvé au hasard dans un coin de cahier...
Et moi, suis-je encore capable d'écrire
Quelque chose digne de déranger les halls silencieux de dame Éternité?
Fond de verre au teint pourpre de tanin,
Voilà qui me rassure loin de la pulpe de ta main.
Je lis, des arguments bien formulés;
J'use de raison, calcule -- péroraison...
J'en oublie même à révasser.
J'ai les ides géométriques et je ne sais plus faire d'images.
Je n'use de parole que pour dire quelque chose
Et j'inhume, inconscient, de trop puissants langages.
Que reste-t-il à espérer?
Qu'un gestionnaire affairé ordonne ma liberté,
Qu'il structure le réseau de mes veines
Et que mon sang serve au projet...
Qu'on me dise où m'asseoir, et comment exister...
À qui prendre la main pour former une suite continue d'un signifiant ensemble.
Que plus un lendemain ne gise au fond du cendrier
Dans le sperme séché, et les paupières closes.