jeudi 19 novembre 2015

Aphorismes sceptiques

La philosophie est une perte de temps, sauf pour celui qui en est l'auteur: pour celui-là, elle constitue la satisfaction vaniteuse et narcissique de contempler derrière soi le chemin parcouru.

Plus on augmente la connaissance, plus elle tend vers l'ignorance.

Le philosophe vit trois moment de son existence: d'abord il cherche et croit déceler la vérité, ensuite il doute et remet tout en cause, enfin il cesse de chercher et goûte le mystère des choses.

L'ignorance n'est pas un état initial et originaire, elle est le fruit d'un dépouillement et d'un désaisissement. Parcours ton chemin dans la connaissance, un jour tu t'en trouveras libéré.

4 commentaires:

Démocrite a dit…

La "philosophie" et le "philosophe" n'ont pas d'existence réelle. Ce sont d'abord des fictions. Seuls subsistent des gestes philosophiques qui œuvrent au dépouillement dont vous parlez fort bien. Et pour le dire, que reste-t-il ? Des métaphores, quelques images pour faire signe vers...l'insignifiance.
En cela, il y a bien ici, au coeur de ces "Aphorismes sceptiques", des gestes philosophiques, fruits, semble-t-il, d'une "âme en chantier" tout à fait inspirée.

Bien à vous,
Démocrite

L'âme en chantier a dit…

Merci Démocrite,

heureux que ces aphorismes fassent signe vers une expérience que nous semblons partager et dont vous parlez, à votre manière, si bien. J'en profite ici pour vous exprimer ma fascination pour vos photos qui parviennent à capter ce "mystère des choses", dont je parle, et à le retranscrire.

elly a dit…

A vous lire, je pense à cette évolution des idées en Chine, lorsque du confucianisme qui encourageait à l'étude, à l'acquisition des connaissances, à une certaine reproduction des traditions, il y eût ce mouvement vers le taoïsme qui proposait une pensée dépouillée comme un horizon possible pour l'âme humaine en devenir. L'ignorance en effet devrait être celle qui vient après, après quelques égarements sur les chemins de la connaissance.
C'est aussi ce que clamait Socrate, non ? "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien".

L'âme en chantier a dit…

C'est bien comme cela, me semble-t-il, que l'on peut interpréter la phrase de Socrate.