jeudi 23 février 2012

Une vérité obreptice

Tu n'écris plus de poésie, tout juste quelques paragraphes rongés par les vers. Oh je le sais, je ne mets plus de fard à la vie, peut-être ai-je enfin déçu tous mes vains espoirs. Et que pourrais-je leur dire alors, à tous ceux qui ont cru? "Vous savez, on ne va pas contre sa nature; je n'étais pas comme vous, pas fait pour réussir". À quoi bon opposer à leurs croyances d'autres tout autant douloureuses...

Je ne vois plus la beauté dans l'imperfection, seulement l'imperfection dans la beauté. Moi-même me suis devenu égal, je ne m'intéresse plus vraiment. Que me faudrait-il donc penser de tout? Et de rien? Dites-le moi, après tout que valent mes pensées de plus que les vôtres? Je pourrais tout aussi bien être un autre et ainsi te satisfaire... Et pourtant ce sont toujours les mêmes travers qui restent bien ancrés, mes vieilles erreurs et ma vieille identité. Il faut bien que je crois en moi pour subsister ainsi, je suis ma propre étoile. Une naine rouge tout au plus, je ne suis pas de ces supernovae, pour cela il faut un tant soit peu d'éclat.

Je n'écris plus de poésie tout juste des non-sens que j'habille de mystère. Tiens, voilà, tout est dit! En une phrase me voilà démasqué. Mon quatrième de couverture est cet amer remord décliné en maintes tonalités; un monologue d'angoissés qui aiment à crier plus fort que n'importe quelle vérité. De ces gens là, des gens comme moi, j'en connais trop. Des égoïstes croyant être la mesure de toute chose. Le monde est leur pantoufle, il ne s'adapte qu'à leur pied.

Je n'écris plus de poésie, est-ce vraiment un mensonge? Et tous mes points finals sont des fins obreptices...

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