Ecrire n'est pas de mon ressort, c'est l'effet d'un faisceau causal aux innombrables fils entrelacés. Je ne choisis pas d'écrire, c'est la situation ainsi que ma volonté - mais la volonté est un caractère de la situation - qui dictent cet acte. Je ne peux me contraindre à écrire ce que je crois vouloir écrire lors même que mon être (c'est à dire aussi l'immense part inconsciente de moi-même) effectue autre chose. Sachant cela, ou plutôt le sentant, je ne m'offusque plus de voir le stylo que tient ma main déverser sans arrêt mon impuissance à donner forme extérieure à mes illusions internes, mes désirs phantasmés.
J'écris ce qui s'écrit à travers moi, comme une planète passerait en un point indiqué de son orbite. Et si tout cela ne vaut pas grand chose, il faut blâmer l'univers qui s'acharne à faire que ma main se crispe encore sur le lieu d'où jaillissent les mots.
De toute façon je ne suis pas responsable, JE n'est jamais qu'un concept inventé pour une réalité Autre.