mercredi 28 mai 2014

Aphorismes

La liberté n'a pas à être quelque chose de réel, au sens où elle serait un phénomène ayant ses racines dans le monde phénoménal. La liberté se vit sous la forme d'une croyance ou plutôt d'un sentiment, c'est là son champ et sa modalité d'existence. Nous ne saurons probablement jamais si la liberté existe en dehors de nous, comme étant une sorte de (quoi au juste?) chose qui serait observable tel un objet d'étude scientifique, constitué par un référent de tous les référents.

Je me retrouve encore; étrangement familier à moi-même; passif; complètement passif, et totalement fait par l'univers, destin ou nécessité. Je me retrouve comme avant: effet d'une infinité de causes, spectateur de moi-même; et je crois que je n'ai plus peur de rien.

Peut-on être soi-même un stylo à la main? J'ai tendance à penser que non; l'esprit s'adapte, la course folle des pensées s'interrompt, comme si chaque pensée avait le trac de faire son apparition sur le devant de la scène. Ce qu'il faudrait c'est un psycho-transcripteur.

J'aimerais rencontrer un jour un ciel bleu où seuls quelques gracieux nuages se presseraient pour former l'inscription suivante: "ISSUE DE SECOURS"; et qui aurait une poignée à portée de main, juste un peu moins loin que l'horizon.

Faire bonne figure, plus pour soi que pour les autres: afin de ne pas s'auto-effrayer.

Me revoilà, celé, lové dans l'envers du monde, planqué derrière mon pli d'existence.

La crête du temps est le seul référentiel neutre: elle auto-détruit toute position, toute concrétion, tout fondement.

-"Combien de nuits vais-je encore traverser?"
-"Autant de jours qu'il te reste, l'alternance et l'inconstance sont ta modalité d'existence: tu te tiens sur le battement de leur tempo."

Un sincère désespoir est un sol bien fertile pour le bonheur.

Aucun commentaire: