lundi 10 octobre 2016

Éclabousser mes murs

Ecrire parfois est un simple moyen pour moi de ne pas être seul. Surgie de nulle part, tu es venu encore éblouir de tes feux ma nuit étoilée. Tous les astres soufflés par ta présence ardente, toute lumière émane de toi et de toi seulement. Puis l'astre s'est enfui et ma nuit a coulé sur le jour, mais une nuit sans étoiles pour me guider, sans alphabet céleste grâce auquel je me raconte des histoires. Il y a ces murs enfermant cette vacuité relative de vingt et un mètres carrés, et ma carcasse courbée sur le clavier, abritant dans son antre un trou noir plus glouton que celui de chaque galaxie: mon amour.

Tu es passée comme une éclaboussure lumineuse qui m'a laissée aveugle et idiot, sous un ciel atone parce que je ne puis plus le faire parler.

J'écris pour ne pas laisser l'angoisse et la peur des fantômes m'envahir, j'écris pour que ces moments de silences plein de menaces larvées s'effacent dans mon chant, ma plainte éternelle, mon tourment d'origine.

Je n'ai rien à dire, je cherche à me rassurer dans le son de mes mots, je me berce par ma voix. J'ai besoin de parler lorsque je t'ai senti et que toutes les langues se sont éteintes pour s'incarner dans ta présence muette et tes gestes gracieux. Coincé dans ta bulle expressive et sensuelle, j'étais le piédestal sur lequel tu brillais bien plus fort que n'importe où ailleurs.

Tu n'as pas idée du sentiment d'amputation que je peux ressentir lorsque tu n'es plus là, porté par mon amour, et ma souffrance de vie que je tisse de lettres pour te chanter tout bas...

Je vais cesser d'écrire et tous ces murs blancs vont s'animer des ombres du passé, des monstres que ma peur fait danser et qui fait que le temps est le préliminaire d'une chute annoncée que l'on attend sur l'ourlet de chaque seconde.

Quand tu le voudras, tu pourras habiter ces murs, et chasser de ta voix le vide existentiel qui pourrit l'atmosphère.

Dis, reviens soleil, éclabousser mes murs...