jeudi 1 septembre 2016

Esquisse pour tes cieux lointains

Céleste aujourd'hui, et demain souterrain, je mêle au cieux mes croyances en rien, gargouille oubliée sur le rebord d'un mur de dame Société. Céleste et bas comme un abysse enflammé, aussi brûlant que les entrailles d'un tourbillon damné. Pourquoi écrire des vers pour te rendre hommage, pourquoi ne pas aimer la prose au rythme plus discret que les criantes roses?

Ceci est ma réponse à ta requête, le sang lettré de l'âme qui jaillit de ma tête. Futile, aussi futile que la première pierre, et pour cela tellement indispensable. Tu voulais un poème et voilà un diadème de banalité pérenne à t'enfiler dans les yeux.

Que penses-tu du profil de ces phrases qui te taillent avec application un portrait passe-partout, le chant qu'on chanterait à n'importe quelle inconnue, un chant qui parle plus du chant lui-même que de la délinéation de tes courbes et du fracas de tes silences.

Je ne te connais point Céleste, ciel vieilli par les hommes qui en ont fait leur palimpseste. Je ne te connais point tout comme mes compères qui jettent vers tes profondeurs des rêves à n'en plus savoir que faire. Des bibliothèques de qualificatifs et de mondes inventés ne parlent que de toi, de tes tréfonds lointains.

Céleste toi, tandis que moi je reste ici, où le lieu s'abolit, d'où partent mes regards qui coulent sur ta peau mes rêves colorés, mes sondes bigarrées.

Tu as pour moi toutes les couleurs, même celles que je ne saurais inventer.

Quand d'aucuns souhaiteraient que tu restes, moi je suis de ces passagers du destin qui ne font que passer, et aiment le reflet fugace des terres vite traversées.