mardi 29 septembre 2015

Voyageur immobile des plaines éternelles

Il est des moments, comme celui-là, où je vois les heures tomber, comme des perdrix abattues en plein ciel et dont le vol est suspendu par une mort insatiable. Les moments de ma vie s'envolent puis chutent lourdement dans les limbes du passé, de sorte qu'en aucun d'eux je ne peux trouver refuge.

Pourtant, les souvenirs, bien plus que le monde, ont cette constance que l'esprit qui les invoque leur prête, l'illusion de permanence que le présent confère à tout ce qu'il convoque. Dans les souvenirs, je me repose de vivre moi qui suis sans logis, voyageur immobile des plaines éternelles.