dimanche 28 décembre 2014

La source des chants

Fuir et s'en aller de songes creux en rêves trépassés
Passer d'un ciel à l'autre
Tel une musique aux notes reliées

Chaque matin se réveiller
Et voir devant soi un ciel cotonneux
Mille couleurs quand n'existe pas même un bleu

Les paysages traversés aux familières figures
Le sentiment des pierres qui s'écoule de nos mains
L'intention de la Terre, projection de nos rêves
Et nulle part néanmoins de sens au lendemain

Les lignes de l'horizon qui ne sont pas des lignes
Le rythme de nos chansons qui ne sont pas des signes
Rien, pas même un signifié ne résiste au réel

Chaque phrase un entrelacement de matière
De courbes se prenant la main
Pourtant au sein de chaque poussière
Des traces de jugements humain

Et moi je vois chaque aube de ma vie
Se dévêtir un peu
De tous les vêtements et avis
Du monde observé par mes yeux

Ces dieux qui mentent
J'observe la vallée
La courbe de ses pentes
Le grand complot des qualités

Chaque soir je vois le monde se déshabiller
Sans fard, sans grandeur et
Sans les mots dont je me sers pour exister

Si le monde est muet
C'est qu'il nous faut parler

Pourtant je vois cette porte
Dont il ne reste pas même un carré
Sa trajectoire circulaire
Soutenue par aucun mouvement

Je crois en des forces
Quand le réel est sans causalité
À l'infini des possibles
Et ces catégories qu'ignore la réalité

Il n'y a que les choses pour lesquelles un seul mot suffit
Comme un même cri humain déchirant le voile du silence
Et dans ce bruit primaire se construire une carte où vivre et chanter

Que reste-t-il de ces mots?

Om

Lettres effacées
Plus de conscience
Et le monde insensé

Ommm

Tout juste un son dissonant
Cherchant sur l'Univers à s'accorder

Ommmmmmmmm

Et mon chant se termine
Où il n'a jamais commencé