lundi 13 janvier 2014

L'élu

Tu prônes la liberté mais n'hésites pas à sortir la laisse lorsqu'elle s'en va trop loin.
Tu es comme ces amoureux qui veulent remplacer le monde pour leur aimé.
Tu traces les contours de l'horizon, et marque ce qui dépasse du sceau de l'interdit.
Tu cries au secours, à l'outrage, au crime car toutes les lois ne parlent que de toi;
Et quand tes caprices ne sont pas immédiatement comblés, tu serres les poings et hurle
Avec les loups; comme eux la bave te monte aux lèvres et tu tournes dans ta cage.
De jour comme de nuit tu rassembles les apôtres qui t'ont cédés leur volonté.
L'armée infernale déferle alors sur ton ennemi prononcé, tu frappes pour détruire
Pour que la différence ne possède plus ni visage, ni voix, ne soit plus qu'une impasse.
Le monde est tel que tu le définis, les mots n'ont de sens que le tien, les symboles t'appartiennent,
Tu imprimes tes manigances sur les cahiers d'écoliers, partout tu prêches dans les universités;
Tu as courbé l'espace-temps pour qu'il incline vers toi;
Les autres sont tes serviteurs, travaillent nuit et jour à nourrir ta cupidité.
Ton âme est un puits où gît la peur au plus profond des ténèbres.
Ton vice est ton seul objectif, il est ton antienne que tu récites
Inlassablement, dans tes actes et tes pensées:
Le pouvoir est là qui te hante:
Tu es l'élu, c'est toi qu'on a choisi.
Parmi l'armée de clones c'est toi qui es sorti.
Fidèle du mouvement pour le mouvement,
Crépuscule du monde avènement du progrès,
Répétition du même, travail acharné,
Mérite, ego, récompense, les ténèbres ne sont pas ingrates
Es-tu seulement un homme?
Elu aujourd'hui,

Demain destitué.