jeudi 9 septembre 2021

Profil de liberté


 

 

Tu regardes le monde? De temps en temps; à tes heures perdues; ces heures, sais-tu, celles où s'élèvent de toi les devoirs forains, les chaînes, les liens. Ces heures, ma chère, où pétille ton âme qui s'ébroue, pétales de la contrainte ô ma fleur liberté...

Ô ma fleur, instilles ton venin, ma sève sans douleur est abreuvée de vin.

Tu n'es plus toute jeune, le monde, pourtant érectile, ne se tend plus vers toi. Dans des vaisseaux spatiaux, aux confins de l'éther, un genre d'humanité perpétuera l'amour. Mais tu n'en sauras rien. Tu ne seras pas là. Vois, déjà, comme encore présente, tu vis comme un fantôme...

Tu regardes le monde, je sais, j'ai appris tant de choses que j'aimerais oublier... Tu regardes le monde et toi aussi, tout comme moi, tu souhaiterais ne l'avoir jamais vu...

Ô ma fleur, ta sève est sans douleur, le temps est dans tes veines, comme un grand cru vieilli.

Tu regardes le monde? Et que vois-tu dis-moi. Je le regarde aussi, si bien que "le" devient un "un"... Tout est tellement trop simple car chaque instant est univers.

Ô ma fleur bois l'hiver, et sur mes nuits glacées répands donc ta lumière...

De temps en temps, à nos heures perdues, je dévisage en un néant, ce vain profil de liberté.

Tu regardes le monde? Ne réponds pas, je sais. Tu regardes le monde...