Un jour, quelque part, tu trouveras un coffre, une malle, un contenant quelconque.
À l'intérieur, tu plongeras tes yeux, paieras un peu de temps et y verseras ton attention.
Tu y rencontreras des serrures, en nombre indéterminé aujourd'hui, mais fixé au jour dit.
Tu devras essayer d'innombrables clés, tu les façonneras à la forme de ton intention mariée à ton inconscient.
Souvent, tu feras couler un fluide dense et compact, et noir comme une nuit liquide des confins.
Tu y tremperas ton âme ou ce que tu crois être toi, et tu peindras sur les murs de ton monde une histoire qui te dépeins.
Tu traceras la carte du territoire où tu existes, sans le savoir alors, mais, tu te souviendras de ces mots.
Des poèmes en pagaille pour y tremper l'esprit.
Mon âme sera noire, d'aucuns diront qu'elle comporte une trop grande part de ténèbres.
Mais tu sauras qu'elle ne contient pas mais est les ténèbres.
Comme toutes les âmes.
Et la lumière qui va nécessairement avec.
Au final, tu ne trouveras rien dans cette malle.
Rien d'autre que d'indéfinis supports pour ta déroute solitaire et courageuse.
Rien d'autre que des myriades de naufrages où périr et des extases où s'épanouir.
Tu vivras que vivre est une manière de mourir, et la mort un mouvement de la vie.
Tu sentiras que le naufrage et l'ascension ne sont que la forme de ton intention, tous deux interchangeables, à volonté.
Mais il te sera à jamais(?) impossible de connaître la raison de ta volonté.
Il te faudra bâtir sur un néant d'ignorance la connaissance de toi-même.
Il te faudra écrire ton propre mythe.
Tes actes en seront les chants fertiles.
Mais tu dois d'abord sonder la question suivante, jusqu'à sa totale dissolution:
Que veux-tu vraiment? Quel accord tinte à tes oreilles comme le plus grand plaisir?